
Réalisé par Fabrice Du Welz
Avec Laurent Lucas, Jackie Berroyer, Philippe Nahon
Film français, belge, luxembourgeois. Genre : Epouvante-horreur
Durée : 1h 30min. Année de production : 2004
Interdit aux moins de 16 ans
Prix du jury, de la critique et prix Première au Festival de Gérardmer 2005, Calvaire est un film dont les cercles les plus intellectuellement élevés évoquent le nom depuis quelques semaines, voire quelques mois comme peut l'attester cet [url=http://www.krinein.com/forum/calvaire-vt8142.php" title="cet excellent site">cet excellent site.
Marc Stevens (Laurent Lucas) est un artiste, un chanteur. Mais il est loin de percer dans le métier et doit se contenter d'être un artiste de supermarché. Le jour de Noël, il doit chanter dans le sud de la France. Il quitte donc l'hospice qu'il anime chaque année et laisse derrière lui une foule de femmes complètement folles de lui. En chemin, sa camionnette tombe en panne, au milieu des bois, sur une route défoncée et sous une pluie battante. Heureusement un panneau vieillot lui permet de reprendre espoir : une auberge se tapit au creux des bois, l'auberge Bartel (du nom de son propriétaire campé par Jackie Berroyer). Et évidemment c'est là que sa vie prendra un détour sauvage, étrange et dérangeant.
Sauvage, étrange, dérangeant, déroutant sont d'ailleurs des mots qui pourraient parfaitement définir ce film qui peine à se faire une place dans les catégories prédéfinies : ainsi les noms de film d'horreur, de thriller, d'OVNI seront collés au film avec plus ou moins de bonheur.
Sauvage comme la nature dans ce film, sauvage et désertique. Une fois Marc Stevens perdu dans les bois, le monde se réduira à un ensemble clos comprenant l'auberge et le village d'à côté, entouré de bois et de marais aux limites du désert. Cette nature permettra notamment de très bonnes scènes dans les bois, rappelant immanquablement Blair Witch Project.
Etrange comme les habitants de ce petit bout de monde. Un aubergiste complètement détruit par la fuite de sa femme et qui fera tout pour la faire revenir. Un autre homme qui recherche son chien dans la forêt pendant des jours et des jours. Et les villageois, demeurés, violents, inquiétants, pour qui une vache est plus importante qu'un étranger.
Dérangeant comme de nombreuses scènes à la limite du supportablen de la bienséance. Un rite sexuel initiatique dans une écurie, un homme crucifié.
Déroutant comme la sensation d'avoir assisté à un film unique de par son propos, de par son univers (qui ne se souviendra pas de la scène des villageois en train de danser). Un film en marge de tout système, qui a été produit par la même boite que Les Carnets de Monsieur Manatane ou Aaltra.
On ne sort pas indemne d'un tel film. Certes il n'est pas parfait : ce sera la chance pour certains de faire un bon jeu de mot avec le titre du film et ce qu'a ressenti le spectateur... Pour ma part, j'ai mis un certain temps à redescendre, à reprendre contact avec la réalité tant ce visionnage s'est révélé être une expérience inédite, sentiment déjà éprouvé après des films comme Atomik Circus, Avalon ou encore les dernières minutes de