Date de sortie : Décembre 2004
Réalisé par Joe Berlinger, Bruce Sinofsky
Film américain. Genre : Documentaire, Musical
Durée : 2h 20min. Année de production : 2004
Some Kind of Monster! Une sorte de monstre... C'est ce qu'est devenu Metallica au fil des années, un monstre qui a vendu plus de 90 millions d'albums en plus de 20 ans d'existence, un monstre qui remplit des stades. Un monstre dont on ne sait plus trop la direction qu'il prend. Commercial, artistique? Les avis sont partagés.
Au départ, le documentaire Some Kind Of Monster se positionnait difficilement entre art et mercantilisme, vu qu'il devait être une mini-série de 6 épisodes. Mais Metallica s'est pris le début du XXIème siècle en plein dans la tête avec le départ de leur bassiste Jason Newsted, l'affaire Napster, l'entrée en cure de désintoxication de James Hetfield, la création d'un nouvel album.
Après avoir visionné les 1200 heures de film, une nouvelle direction s'est dessinée, finalement assez éloignée de la musique. Some Kind Of Monster n'est pas simplement une vision d'un groupe de metal en studio, mais véritablement une tranche de vie, un épisode important dans l'évolution de Metallica.
Durant les 2h20 de ce film, on assiste à la lente agonie du groupe, une descente aux enfers terrible ponctuée d'affrontements entre les deux leaders que sont Lars Ulrich et James Hetfield, puis sur leur retour au premier plan avec l'enregistrement du bien nommé St Anger, habile mélange entre colère, violence et joie, un album "agressif sans énergie négative" comme le définit le batteur.
On voit les 4 Hoursemen (ou plutôt les trois) tels qu'ils sont réellement, drôles, en colère, pathétiques... plus que des horsemen, ils ne sont que des men, des hommes. De nombreux passages marquent le spectateur comme James assistant à un entrainement de sa petite fille, Lars vendant ses tableaux ou encore Kirk dans son ranch.
Les différents personnages secondaires participent aussi à l'ambiance spéciale de ce documentaire. Du père de Lars, Torben Ulrich, en conflit avec son fils à Jason Newsted, en paix avec lui-même, ou encore un Bob Rock beaucoup plus influent dans Metallica qu'on aurait pu le penser, sans oublier bien sûr l'étonnante interview de Dave Mustaine qui a apparemment beaucoup souffert de l'influence de Metallica sur sa carrière.
Some Kind Of Monster n'est pas un documentaire sur la création de St Anger. C'est une véritable plongée au sein d'un des plus grands groupes de tous les temps, dans une période où tout aurait pu se finir. Et où finalement quelque chose de nouveau a peut-être commencé.
Résumé rapide
Les premières minutes débutent par le départ de leur bassiste depuis 1987, Jason Newsted, jamais réellement intégré dans le groupe à deux têtes et demi (James Hetflied, Lars Ulrich et dans une moindre mesure Kirk Hammet), parti pour pouvoir créer sans ressentir l'égo quasi-dictarorial des deux leaders metalliens. Ce départ n'est que le signe d'un profond malaise dans le groupe. D'ailleurs pour éclaircir les relations entre les membres, Metallica fait appel à un psy, Phil. Le monstre est malade.
Et ce n'est pas simple de faire coexister de tels égo. Les deux personnalités fortes n'ont de cesse de s'affronter lors des premières prises studio de St Anger au Presidio. L'affrontement frontal, peut-être une conséquence de la présence du psy et l'équipe de tournage, est inévitable. L'égo de Hetfield régit tout, étouffe son environnement. Et un beau jour, James se casse, déprime et se retrouve en cure de désintox.
On assiste ensuite à un des moments les plus durs de la vidéo. Les errances de James fragilisent le groupe, à un point tel que Lars Ulrich (ironiquement pendant qu'il assiste à un concert d'Echobrain, le nouveau groupe de Newsted) se demande si Metallica n'est pas du passé. La tension est palpable et l'on sent que le groupe a été à deux doigts de splitter. Le monstre est moribond.
Puis Hetfield revient, étrangement zen, incapable de travailler plus de 4 heures à la suite (de midi à 16h), passant de plus en plus de temps avec sa famille. Et les prises de bec continuent entre ce James absent et un Ulrich toujours plus autoritaire. Hammet lui reste en dehors des conflits tandis que Bob Rock, le producteur de Metallica et accessoirement bassiste pour cet album, se contente de parler de musique. Mais ni James ni Lars ne semblent avoir envie de continuer l'aventure. Le monstre ne se relève pas.
Un événement semble déclencher quelque chose dans le groupe. Metallica doit enregistrer une publicité -des plus débiles soit dit en passant- pour une radio. Et petit à petit la bonne humeur revient dans le groupe qui se presse pour trouver un remplaçant à Jason Newsted en vue du MTV Icon. Robert Trujillo rejoint Metallica. Le monstre se relève.
La toute dernière scène se passe dans un stade, tandis que résonne "Ecstasy of gold". Lars est aux fûts, Kirk à la guitare, Robert à la basse et James prend sa guitare. Le monstre est revenu!
En attendant le nouvel album prévu pour 2006, vous pouvez consulter : [url=http://musique.krinein.com/Metallica-L- ... -1392.html" title="Metallica - L'intégrale sur Krinein]Metallica - L'intégrale sur Krinein[/url].
