Après environ un an de ratard, Valve sort un Half-Life 2 dont les sources circulent déjà sur le net, qui doit faire face à la mauvaise réputation due au précité retard, à l'avidité malsaine des adeptes d'Half-Life qui ne veulent surtout pas êtres déçus, et à la chute progressive des monojoueurs face aux surpuissants Counter-Strike, Battlefield et autres...
Eh bien malgré tout ça, la partie monojoueur de ce jeu est une pure et simple réussite, mais qui n'est qu'à moitié due aux concepteurs. Je m'explique :
(attention, les quelques phrases suivantes sont réservées à ceux qui ont terminé Half-Life 1. Ceux qui n'ont pas joué à Half-Life deux peuvent quand même le lire)
Vous êtes tranquillement assis dans votre vagond inter-sideral supraluminique chelouïdal où l'administrateur vous a laissé si vous avez choisi de travailler pour lui (je ne vois vraiment pas pourquoi Valve n'a pas exploité l'autre issue...). C'est alors qu'une voix bien connue vous réveille, suivie par quelques flashs fantômatiques, le tout vous confiant une mission, sans prendre la peine de préciser laquelle.
Le jeu commence dans un train. Ah non, pas celui-là, pas celui qui vous trimballe entre objets toxiques et couloirs interminables. Un simple bon vieux train, rempli de clochards, qui vous amène dans une gare qui annonce cash la couleur : Il y a autant de policiers que de citoyens, lesquels semblent aussi désespérés que miséreux, et un écran géant montre un big brother en puissance.Ceux qui ont lu Orwell l'auront compris, on est en plein délire psychotique à la 1984. Vous allez vous transformer en combattant de la lumière, et mener la lutte du bien et de la liberté contre le méchant gouvernement opressant et manipulateur, le tout dans un univers futuriste et chaotique, suffisament lointain de notre train-train quotidien pour apporter un style notable, et suffisament proche pour donner froid dans le dos en laissant penser qu'on pourrait vivre dans une telle oppression.
Toute ça c'est cool, mais en fait on s'en fout. Où qu'il est le shotgun ? Ah ben zut alors, de ce côté là, on est relativement décu. Un petit flingue, un gros flingue, une petite mitraillette, une grosse mitraillette, un bazooka à quidée laser, des grenades, une arbalette parceque faut pas déconner, c'est half-life quand même, et pas grand-chose côté innovation. Seulement deux petites nouveautés viennent contenter ceux qui vivent la nuit enfermés dans leur chambre, ont les yeux rouges en permanence et ne sont heureux qu'en cassant du monstre : une espèce de balle rebondissante qui transforme toute cible touchée en poussière brillante (très cool et très joli, mais assez dur à trouver), et un... Euh... Pistolet à gravité zéro. Là par contre, les fans de chair fraîche vont être contents, puisque ce joujou permet de porter des objets et de les lancer. Je vous laisse donc imaginer le genre d'objets tranchants ou contondants que les concepteurs ont disséminé partout (je suis particulièrement fan des scies circulaires).
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C'est bien joli d'avoir du matos, mais encore faut-il l'utiliser. Et là, vous serez tous servis : Les fans du stress auront droit à des petits couloirs bien sombres remplis de bestioles qui vous sautent à la figure, de get-apens où les méchants sortent de partout, de villes-fantômes où on découpe les zombies à la scie circulaire () et autres carrefours bourrés de snipeurs ; les poètes du bourinage pourront s'enchaîner des dizaines de commandos surarmés, surnombreux, et malgré tout encore un (petit) peu plus intelligents que dans le premier opus ; ceux qui n'ont pas aimé le récent navet hollywoodien qu'est la Guerre des Mondes pourront massacrer du tripode à volonté à coup de grenade ou de bazooka, les nostalgiques des jeux de voitures trouveront aussi leur compte, ainsi que ceux qui rêvent de conduire un aircraft tout en étant poursuivis par des hélicoptères surarmés sur un chemin truffé de pièges et d'ennemis en tous genres ; ceux qui ont apprécié les fermes humaines de Matrix trouveront leur compte, ainsi que ceux qui ont rêvé toute leur vie de faire la course avec le giga-laser d'un satellite ou de soulever des centaines de kilos en un seul clic ; les chefs charismatiques pourront sauver le monde en dirigeant la rébellion ou en partant seuls à l'assaut de légions de soldats et de machines de guerres, alors que les misanthropes le détruiront.
Vous l'avez compris, le scénario d'Half-life 2 contient absolument tout et n'importe-quoi, dans un chaos scénaristique malgré tout extrêmement bien monté et d'une beauté à couper le souffle. Le sentiment d'oppression de 1984 est particulièrement bien rendu, avec des gardes agressifs à souhait et une population miséreuse et soumise à s'arracher les cheveux.
D'un point de vue personnel, j'ai halluciné toutes les cinq minutes en jouant ce jeu, qui est moins un jeu vidéo qu'un hyperconcentré interactif de la science-fiction classique et moderne qu'on trouve dans nos livres ou au cinema. J'ai cité La Guerre des Mondes, 1984 et Matrix, mais d'autres grands classiques sont réunis dans cette véritable bibliothèque.