Godamn you Jake-fuckin' Twist !
Rah, les préjugés Parlant d'une histoire d'amour entre deux hommes gays, j'ai longtemps hésité Mais je viens finalement de voir Brokeback Mountain. Faites moi plaisirs, ne faites pas comme moi, oubliez vos préjugés, allez voir ce film, et jugez après, car je peux vous dire que ce film risque de rafler pas mal de récompenses. Ca faisait longtemps qu'un film ne m'avait pas touché comme celui-ci. J'ai retenu mes larmes parce que bon ! je suis pas une tapette ! Par ou commencer pour essayer de vous faire un critique un temps soit peu ordonnée et sensée ? Ce film immanquable et inoubliable de Ang Lee est une vraie flèche dans le cur.
*Synopsis* : Tout commence en 1963, lorsque Jack Twist (Jake Gyllenhall) et Ennis Del Mar (Ledger) sont embauchés pour garder des moutons, sur la maintenant mythique Brokeback Mountain. Ennis reste silencieux, mais un peu de whisky et les démos de rodéo de Jack délieront très vite sa langue (c'est le cas de le dire), et ses inhibitions. Puis, par une nuit particulièrement froide, il en viennent a partager la tente et bien plus que ça. Peu de temps après, a la fin de leur « contrat », ils se séparent. Ennis se marie avec Alma, et lui fait deux filles. Quant a Jack, de son coté il se marie avec Laureen, et a un garçon. Jusqu'à ce qu'un jour, après quatre ans de séparation, Jack rende visite à son vieil « ami »
Commençons par le moins important, mais qui pourtant n'est pas en reste : la réalisation. C'est du grand Art, avec un grand A. Les images de la montagne, cette nature sauvage, magique et immenses, sont sublimes. Les prises de vues, les très légers mouvements de camera, tout est si subtil, si parfait. La réalisation est faite de tout petits riens, si simples et si anodins qu'il arrivent a rendre l'immensité de la montage infiniment intime et personnelle. Il y a dans se film une réelle économie des mots, pour laisser places aux silences, aux regards, aux images si profondes et si fortes. Une intensité très rare. Les acteurs sont menés a la perfection, sachant jouer du chapeau (cow-boy oblige) pour masquer leurs regards, leurs larmes, leurs émotions. Visuellement somptueux.
Mais ça ne serait rien sans des acteurs formidables. Et quels acteurs ! Excellents, jusqu'au plus petit second rôle. Mais ce film ne serait rien sans ses acteurs principaux. Gyllenhaal trouve en Jack Twist cette coque invisible, qui, malgré les possibles conséquences de son homosexualité et la dureté des décisions d'Ennis qui pourtant le touche en plein cur, lui permet de vivre au dessus de ça, et d'écumer les allées sombres du Mexique pour trouver un peu de compagnie lorsque Ennis le rejette. On en vient à ne plus voir l'acteur qui joue un personnage, mais précisément LE personnage. On ne voit pas Jake Gyllenhal dans un film, mais on voit Jack Twist. Incroyable mais vrai, la performance de Ledger serait presque meilleure encore. Un vrai miracle. On croirait qu'il pleure de l'intérieur. Ledger ne se contente pas de savoir comment bouge, comment parle, comment écoute Ennis. Il connaît son personnage jusque dans la façon dont il respire.
Certains passages sont si forts qu'on en vient presque à défaillir, le souffle coupé. Les étreintes des deux hommes, leurs retrouvailles et, bien entendu, la fin Ce film est fort mais son propos n'en est pas moins universel. Cette histoire simple d'Hommes - d'humains - qui sont unis par un lien au delà des mots et des idées reçues, parle à chacun. Apres avoir vu ce film, toutes mes idées sur ma vie future, avec un homme ou une femme sont complètement obsolètes, inutiles. Ces deux personnages s'aiment, c'est au delà de tout ce qui est définissable, que ce soit deux hommes, deux femmes, ou autres, peu importe, c'est un amour infini entre deux âmes, deux êtres.
Un des moments les plus forts à mon sens, les retrouvailles et cette accolade qu'ils se donnent, m'a littéralement soufflé. A ce moment, j'aurais aimé être l'un des deux, avoir ce sentiment si fort de retrouver l'autre moitié. Simplement Ce film est un bijou. Tout participe à faire de cette oeuvre un film référence : les acteurs, l'histoire, les paysages, la photo, leurs silences. "Etre ému, c'est respirer avec le coeur". Et bien là notre coeur respire un grand coup !
Brokeback Mountain : 19/20.
