Politique et fiction

[Ceir]

Voilà, c'est histoire de faire un topo sur quelques livres liés à la manière de gérer un pays, d'encadrer sa population pour que tout marche bien.
Si je parle de ça, c'est que je viens de finir 1984 et La Ferme des animaux de Orwell.

Farenheit 451, de Bradbury :
Niveau politique : décrit notre société dans plusieurs années. C'est devenu un monde totalitaire, où tous les moyens de communication sont faits pour embrigader la population (télé omniprésente et programmes contrôlés par le gouvernement ; les livres sont détruits ; etc.).
Niveau histoire : un homme qui découvre que sa société l'embrigade, et qui cherche à mettre les autres au courant.
Le livre insiste plus sur les essais du héros pour convaincre les autres et son désarroi devant l'embrigadement de ses concitoyens.

1984, de Orwell :
Niveau politique : décrit notre société dans plusieurs années. C'est un monde totalitaire où la guerre est omniprésente. La société est divisée en trois classes : les dirigeants, la classe moyenne au service des dirigeants et les ouvriers. La masse prolétaire est juste bonne à travailler et ne présente aucun risque. Le risque vient des intellectuels de la classe moyenne ; du coup cette classe est complètement surveillée (Big Brother vient de ce livre).
Niveau histoire : un homme qui est contre ce régime mais qui s'en cache de peur d'être arrêté. Mais il ne peut s'empêcher d'espérer joindre la résistance.
Le livre insiste plus sur le moyen de créer un monde totalitaire stable sans risque d'être renversé.

La Ferme des animaux, de Orwell :
Niveau politique : comment une révolution, avec des vélléités d'égalité, qui fait chuter un régime totalitaire peut-elle se transformer en un régime encore plus totalitaire ?
Niveau histoire : les animaux renversent le fermier et sa femme et s'autogèrent. Des décrets d'égalité entre les animaux sont passés. Mais tout ne se passent pas comme prévu...
Le livre est une "mise en oeuvre" des idées de 1984, en plus succint et moins expliqué (moins poussé). Il démonte les mécanismes de la dictature, et surtout l'influence de la propagande. La démonstration est saisissante et fait penser à plus d'un régime totalitaire ayant déjà existé.

Le Meilleur des mondes, de Huxley :
Niveau politique : comment créer un monde sans guerre, sans conflit social, et économiquement stable.
Niveau histoire : on suit différents personnages de la classe la plus élevée de la société, plus ou moins en relation, pas tous adaptés à la société, mais qui vont se retrouver au centre d'une même histoire : l'arrivée d'un personnage élevé à l'écart de leur société (dans une réserve indienne gardée comme vestige de l'ancienne civilisation).
Le livre explique comment mettre au point une société sans guerre, sans problèmes sociaux, etc. en expliquant qu'il faut "industrialiser" la vie de l'homme (sa conception, son éducation, ses loisirs, son travail,...).

Le Prince, de Machiavel :
Là, pas d'histoire. C'est un ouvrage écrit au XVIème siècle, qui a une vocation politique. Il décrit étape par étape comment un monarque doit se comporter avec les paysans, les nobles, ses voisins, etc. pour que sa monarchie fonctionne correctement.
C'est cru et direct. Ca en dit long sur les mentalités de l'époque, et on fait sans problème des liens avec les régimes totalitaires les plus récents.


Mon préféré est Le Meilleur des mondes.
Le Prince, de par son statut d'ouvrage historique, est saisissant de cynisme.

Si vous connaissez d'autres ouvrages du même genre (pas de celui de Prince, mais plutôt les autres romans d'anticipation) je suis preneur.

[nazonfly]

Qui me vient à l'esprit il y a Wonderland un livre d'anticipation où le monde est divisé en deux : une cité volante où vivent les riches et le reste de la planète qui n'est qu'un gigantesque dépotoir.

Moi j'aime particulièrement la Ferme des Animaux : "tout les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d'autres".

[Ceir]

C'est le dernier que je viens de lire, et je l'ai bien aimé. Orwell a tout de même une vision très pessimste des choses (même si, au fond, a-t-il réellement tort ?).

Ce que j'apprécie particulièrement dans le Meilleur des mondes, c'est l'aspect plus que plausible de son monde. Et en même temps qui fait si froid dans le dos.