Sébastien Tellier -"L'incroyable vérité" [musique]

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Meow
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Sébastien Tellier -"L'incroyable vérité" [musique]

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Tout commence par une musique outrageusement dramatique sur fond de synthétiseurs antiques, au rythme soutenue et vibrante de toute son angoisse rapidement suivie de morceaux dandiesque et nonchalamments déposé au creux de votre oreille, avec légèreté, comme un sourire.
Petites mélodie lascive à la guitare, basse posée, orgue discrètement fondu dans l'humeur du moment, voici que l'on se surprend à rêver d'un générique sur fond de bord de mer avec pour seule présence quasi humaine, une voix douce et passée au trémolo.

Puis vient le moment où l'on se réveille de sa nuit blanche, les yeux mi-clos dans la lumière fraiche du matin, rouge et porteuse des plus beaux instants de la vie, la plénitude accouchée d'une nuit passée sous LSD, la béatitude se lit sur les lèvres, les sons de la trompète et de la guitare résonnent dans chaque élément du décors, lentement paisiblement, le monde séveille...

Un piano triste, un homme qui siffle son chien, ici la guitare se fait loveuse et reprennent les sifflements sur la mélodie pour accompagner un vieil homme qui s'en va au loin.

Une mélodie rapide et intense sort du piano comme pour alerter de la gravité de l'instant...

L'incroyable vérité, c'est ça. Un premier album (sortie en 2001) où chaque instant de la musique est un polaroid fané mais terriblement attachant, qui rappelle de bons moments passés seuls ou à deux, où rien n'est suffisamment grave pour oublier que la vie est un drame qui nous hypnotise et nous fascine.
Musique tantot mélancolique, tantot rageuse, mais jamais violente. Douce et théatrale à la fois, grandiloquente dans ses sanglots comme dans ses crispations, elle est plus grandiose, kitsh et déjantée que Air, dont cet artiste partage le label. Souvent déroutante et pleine de surprise on attend avec une goutte de sueur sur la tempe la suite des évenements : "mais quelles est la suite des évenements?" Et là, la voix de Sébastien Tellier présente sur à peine quelques morceaux, toujours fragile et apaisante, comme un coeur chaud qui nous accueille pour nous dire : "ouvre les yeux."

L'incroyable vérité c'est que l'on est ici très loin des standards "pop", homogènes et que la musique est ici complètement hors de portée de celui qui digère la musique comme un ready-made, un pret à consommer.
Comme le suggère Tellier lui-même, elle demande juste à être appréciée à la lumière d'une chandelle.
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