Review de
Pogo et Nosfell au Théâtre Albert Camus au Chambon-Feugerolles (42) :
Pogo est un mec. Seul. Un percutionniste. Il est arrivé sur scène, le visage peint en rouge et des clochettes aux pieds. Quelques rires ont fusé dans la salle. Faut dire que son déguisement marche sur la limite des peintures chamaniques et du simple clown. La soirée nous en dira peut-être plus. Un petit morceau de tambour, musique africaine, et Pogo rejoint sa batterie où il fera quelques morceaux jazzy, puis plutôt rock (avec une reprise du groupe Undertones). Quel étrange concert que celui-là. Les morceaux s'enchaînent, ne se mélangent pas : Le Fleuve de Noir Désir côtoie des passages indus, voire complètement techno, entrecoupés de spoken word, de transe africaine, de tambours de guerre ou de chanson français. Une seule constante, la percussion, les tambours. Au final, il est difficile d'aimer ou détester tant les genres abordés sont nombreux. Pogo touche au génie, mais semble presque ridicule. Il suffirait d'un rien pour passer d'une catégorie à une autre.
Nosfell lui est un génie. En quatre mois, je l'aurais vu deux fois : le 1er décembre à Lyon et donc le 23 mars à Saint-Etienne. En presque quatre mois, le set a plutôt beaucoup évolué. Si Pierre Le Bourgeois semblait avoir pris du gallon entre la première tournée (vu aux Eurockéennes) et la deuxième, pour ce concert, sa voix est présente sur un bon nombre de morceaux. Il chante, fait des choeurs et le résultat est très bon, même si sa voix est loin d'avoir la qualité de celle de Nosfell. De la même façon, si le deuxième album est plus rock que le premier, si le concert de Lyon était relativement rock, ici la batterie s'invite sur pas moins de 4 titres qui vont remuer la salle de théâtre. Le concert parfois tourne franchement expérimental, voire bruitiste. Mais, au final, on se dit que les 2 petites heures du concert pourraient durer largement plus longtemps sans lasser les spectateurs tant le concert est protéiforme tout en gardant une certaine fraîcheur (les intermèdes "Klokochazia" de Nosfell sont tout aussi truculents, et même si quelques blagues se sont retrouvées communes aux deux concerts, l'histoire a évolué et changé) et une homogénéité admirable.
Bref Nosfell on voit et on en redemande
Rêve américain. Cauchemar indien. Pogo avec les loups.