Nouvelles nouvelles
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Je me demandais, comme l'an dernier on a eu un concourt de nouvelles qui a cassé la barraque, que peut-être, on pourrait faire un topic spécial nouvelles. Ca ne démange personne d'écrire des nouvelles ( longueur libre du moment que ça ressemble à une nouvelle) ?
Le thème d'ouverture du topic : le travail.
Le thème d'ouverture du topic : le travail.
Nouvelles nouvelles
100 lignes, en imaginant qu'un paragraphe fasse 10 lignes, ça fait donc 10 paragraphes.
Bon, en même temps, une certaine longueur permet de réfléchir à la structure du texte, chose dont on s'en moque sur un mini-texte, et ça fait travailler l'écriture (éviter les lourdeurs, les répetitions, les fautes d'orthographe). 10 paragraphes, c'est peut-être un peu beaucoups. Disons... 6 paragraphes alors... soit 60 lignes. En supposant qu'une ligne fasse envirron 10 mots, ça fait 600 mots. 600, ça fait énorme comme chiffre. Bon allez, 500 mots, le compte est bon.
Bon, en même temps, une certaine longueur permet de réfléchir à la structure du texte, chose dont on s'en moque sur un mini-texte, et ça fait travailler l'écriture (éviter les lourdeurs, les répetitions, les fautes d'orthographe). 10 paragraphes, c'est peut-être un peu beaucoups. Disons... 6 paragraphes alors... soit 60 lignes. En supposant qu'une ligne fasse envirron 10 mots, ça fait 600 mots. 600, ça fait énorme comme chiffre. Bon allez, 500 mots, le compte est bon.
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Oui, mais si on impose pas une longueur minimum, et vu qu'on ne se situe pas dans le club (donc ouvert à tout le monde), ça risque d'exploser en mini-textes de 2, 3 lignes.
Nouvelles nouvelles
Protos, je pense que les gens ne sont quand même pas stupides au point de ne pas savoir à partir de combien de mots/lignes/phrases/caractères on peut appeler un texte une "nouvelle"... D'ailleurs je trouve que ça s'évalue en fonction de tonnes de critères, pas seulement la longueur. L'important c'est que ça se tienne d'un point de vue général.
La petite folle monstrueuse
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Après moultes réflexions, et par 2 voies contre une : ok, longueur libre.
Tss ... on peu plus rien imposer aux jeunes de nos jours... tout ça, c'est de la faute à Rousseau.
Nouvelles nouvelles
Comme je ne suis pas sûre d'avoir été bien comprise et de m'être exprimée clairement, je reformule : je voulais dire qu'on pouvait laisser aux bons soins des gens de juger eux-mêmes si leur production pouvait se ranger sous l'appellation de "nouvelle", sans avoir à imposer des nombres de mots et autres limitations arbitraires.
Voilà voilà...
Edit : ce message vient en réponse à Zdenek
Voilà voilà...
Edit : ce message vient en réponse à Zdenek
La petite folle monstrueuse
Nouvelles nouvelles
Une nouvelle ne doit pas dépasser un certain nombre de signes sinon après ça devient un roman..
Pwët !
Nouvelles nouvelles
Le travail c'est la santé.
Rien faire c'est le pied.
Ne jamais sous-estimer un con.
Rien faire c'est le pied.
Ne jamais sous-estimer un con.
Rêve américain. Cauchemar indien. Pogo avec les loups.
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Idée démesurée, mais c'est attrayant !
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Ben alors, toujours pas de nouvelles ? La mienne est presque finie... disons... à 50%, sur la longueur que je me fixe personnellement pour que ça ressemble à une nouvelle, en comptant les mots hypothétiques, sur la base de 10 par lignes...
Nouvelles nouvelles
Voilà... pile poil pour la fête du travail.
Trepalium
Il n'était pas encore huit heure qu'il était réveillé. Allongé sur son matelas mono-place, dans son studio du 36 ème étage de la tour Everest, Jim réfléchissait. Les rayons de l'aube s'insinuaient entre les stores vénitiens, après avoir ricoché entre les tours de verres cylindriques.
« C'est la merde. Je ne peux pas continuer comme ça, il me faut un job. 'tin, quatrième année d'informatique quantique, et tout ce qu'on me propose, c'est de faire la plonge dans un resto chinois le samedi soir. C'est pas possible ça, pensa-t-il en se levant. » Le détecteur de mouvement activa l'écran mural panoramique. Les informations télévisées passaient en vitesse, montrant des accidents de circulation, des incendies, des personnes traumatisées, des inondations. Jim appuya sur sa télécommande lumineuse pour passer la vidéo d'un aquarium japonais à la place, sur fond de musique relaxante. Il se dirigea vers le coin cuisine, ouvrit le frigo, et en sorti le pot de confiture de figues « à l'ancienne ». Il pris un morceau de baguette certifié farine de blé authentique, se prépara un café 40% pur arabica naturel, et entama son petit déjeuné.
L'écran et sa télécommande se mirent à faire de petits flash successif, indiquant la réception d'un message. Il appuya sur sa télécommande, et le message apparue textuellement, en transparence sur le fond de l'aquarium. Une voix féminine synthétique se fit entendre :
« Message reçu aujourd'hui à 8 heures 39.
Monsieur Moson,
Malgré l'intérêt de votre candidature, nous sommes au regret de vous annoncer que le poste est déjà pourvu. Toutefois, nous gardons votre CV et nous vous tiendrons informés au cas où un poste venait à se libérer.
Cordialement,
M. Dutilleul
IAMAF Institut Agro-alimentaire et Médical d'Astrophysique Français.
Nouveau Message, reçu aujourd'hui, à 7 heures 02.
Monsieur Moson,
Nous vous remercions de l'intérêt que vous portez à notre entreprise.
Cependant, malgré la qualité de votre candidature, nous ne pouvons lui donner suite favorable.
En vous souhaitant une réussite dans votre recherche d'emploi,
M. Dubosc
FNIA Fédération Nationale d'Instrumentation Algébrique
Nouveau message, reçu hier, à 23 heures 43.
Hi Jim,
This is Tara. How do you do ? I hope you're well, and than the weather at Bordeaux is shining. Here, at Sydney, the weather is awfull, it's so cold, and always raining. Do you have found a job ? Me, I'm still working in a hospital. I hate this job, my boss is so stupid. A real dick-head. I hope found a new job soon. Send me a message,
xxx.
Tara.
Fin des messages. Menu principal.
_Ordinateur ! Dit fortement Jim.
_Mode vocal enclenché.
_Commande répondre trois.
_Répondre au message, à Tara arobase yagool dot com.
_Dear Tara, I'm fine thank you. Here at Bordeaux, it still shining. Yeah, a great time to do surfing. But well, I'm still looking for a job, and nothing very interresting is offer by the moment. Commande. Merde. Cocommande efface jusqu'à offer.
_Effacement jusqu'à offer.
_At the moment. No mater if you're boss is a dick-head.
_dickhead, mot inconnu du dictionnaire anglais. Est-ce duck's head? donky's head? dick's head?
_Cocomande ignore.
_Mot ignoré.
_Well, have a nice day. Jim. Cocomande fin.
_Fin du mode édition. Relire le message?
_Commande envoyer.
_Message envoyé.
_Commande quitter. »
L'écran redevint un paisible aquarium. Un petit poisson doré à grosses joues ouvrait béatement sa bouche. Jim se prépara pour son entretient de onze heures.
Les véhicules aériens sillonnent les airs, créant de vastes nuages filiformes projetant des zones d'ombres presque totales lors des heures d'affluences. Aussi, il n'est pas rare que vers midi les lampes soient allumées en basse-ville. Jim était là, en chemisette bleue chromée, les mains dans les poches de son jean synthétique, patientant à l'arrêt de l'aérobus, parmi d'autres quidam moroses et silencieux. Ses écouteurs passant le dernier tube des BB3K, les Beach Boys de l'an 3 000, un groupe de ska à la mode. L'aérobus arriva dans un souffle qui les fit reculer d'un pas. Les portes s'ouvrirent et il alla s'asseoir à un siège pas trop taggé. Les parois semis-transparentes laissaient apercevoir de toute part l'étendue de la basse-ville, faite de petits magasins délabrés, de restaurants chinois, de ruelles étroites bondées, au pied des tours d'habitation sans fin, tandis que l'aérobus entrait sur les autoroutes balisées et que des aéronefs passaient de part et d'autre en klaxonnant.
« Bonjour, je viens pour le poste de ... , il n'arriva pas à finir sa phrase.
Installez vous, le chef va vous recevoir, dit prestement la jeune hôtesse d'accueil du Dragon d'or, en tailleur chinois écarlate, en lui indiquant les trois petites chaises d'un étroit couloir jouxtant la salle principale, au pied d'un escalier illuminé d'une lumière blafarde. Les sons de la cuisine parvenais du fond du couloir, les murs suintant la vapeur d'eau et l'odeur de friture emplissant toute la cage d'escalier. Une porte au dessus s'ouvrit brusquement et un homme asiatique costaud apparut, en débardeur et pantalon jaune à rayure.
_Montez. C'est pour le job c'est ça ?
_Oui oui... dit Jim d'un ton peu assuré. »
« Voilà, asseyez-vous à cette place, ma femme et moi allons vous poser quelques questions.
Tout d'abord, votre CV, il est intéressant, mais est-ce que ça convient pour un emploi de cuisine ? Dis le patron, en s'asseyant derrière son bureau, à la droite de sa femme qui croisait les bras d'un air de dédain.
_C'est à dire que j'en ai besoin. Je n'ai pas trop le choix vous voyez.
_Mais d'après votre CV, vous n'avez jamais travaillé en cuisine.
_C'est pas grave, je sais faire, ça ne doit pas être compliqué.
_Mais il y a la vaisselle, faut pas la casser, c'est pas un travail de débutant.
_Mais enfin, j'ai un niveau bac + 4, ça doit être moins compliqué que de résoudre... il préféra éviter de continuer sa phrase.
_On vous demande pas de travailler des méninges, mais de faire la plonge, vous voyez, or vous n'avez jamais travaillé de vos mains.
_Mais enfin... c'est juste un petit boulo... je veux dire, je le ferais.
Soudain, la petite patronne décroisa les bras et dit, d'une voix nerveuse :
_Pourquoi nous vous engager? Pourquoi vous pas un autre ? Chinois moins cher. Qu'est-ce que vous, nous apporter ?
Jim n'en crus pas ses oreilles, décontenancé il répondit :
_C'est-à-dire... j'ai besoin d'un travail et c'est l'agence de l'emploi qui m'envoi, dit-il. Mais qu'est-ce que je fais là ? Pensa-t-il. Pris de panique sur un flash dans lequel il se voyait épuisé et nettoyant la vaisselle comme un forçat, sous les ordres de ces deux tyrans, Jim angoissa.
_Bon, vous m'avez l'air de quelqu'un de sérieux.
_Moi pas confiance, dit-elle.
_Quels sont les horaires ?
_Le matin six heures, deux heures, le soir six heures, dix heures. Le matin il faut tout nettoyer. Tout clean. Le soir aussi. Tout clean.
_je... heu... et la paye ?
_payé SMIC, dit-elle. 4 Euros heures.
Jim eu un tremblement involontaire des jambes.
_Et le week-end ?
_Samedi et Dimanche compris. Nous pas chômer.
_Vous n'avez pas d'autres questions ? Repris le patron.
_non, je n'en ai pas d'autres.
_C'est bon, vous pouvez attendre derrière la porte, nous allons délibérer. »
Jim réussis à se lever, et titubant légèrement, sortit en fermant doucement la porte. Puis il descendit les escaliers sur la pointe des pieds. Il continua à marcher en faisant le moins de bruit possible. En passant devant l'hôtesse, il s'efforça de prendre un visage serein en inclinant la tête. Au revoir, dit-elle. Pivotant vers elle, il inclina une nouvelle fois la tête en cherchant la porte de sortie de dos. Il crut entendre la porte du patron s'ouvrir alors qu'il sortait, et pressa le pas jusqu'à l'arrêt de l'aérobus.
Ah mince, ils ont mon CV et mon adresse. Ils vont sûrement me téléphoner. Ils doivent bien imaginer que je ne veux pas bosser chez eux. Ils vont quand même pas oser me téléphoner, pensa-t-il pour se rassurer. Son téléphone sonna.
« Oui ?
_Vous venir demain 6 heures, si vous pas là, nous prendre quelqu'un d'autre. Vous venir ?
_Oui, je viendrais. Je vous remercie.
_Pas de problèmes.
_A demain. »
Une brise souffla légèrement, faisant tousser les sans-abris étalés de part et d'autres des recoins sombres. Finalement, ça vaut mieux, pensa-t-il, une larme à l'il.
Protos
Trepalium
Il n'était pas encore huit heure qu'il était réveillé. Allongé sur son matelas mono-place, dans son studio du 36 ème étage de la tour Everest, Jim réfléchissait. Les rayons de l'aube s'insinuaient entre les stores vénitiens, après avoir ricoché entre les tours de verres cylindriques.
« C'est la merde. Je ne peux pas continuer comme ça, il me faut un job. 'tin, quatrième année d'informatique quantique, et tout ce qu'on me propose, c'est de faire la plonge dans un resto chinois le samedi soir. C'est pas possible ça, pensa-t-il en se levant. » Le détecteur de mouvement activa l'écran mural panoramique. Les informations télévisées passaient en vitesse, montrant des accidents de circulation, des incendies, des personnes traumatisées, des inondations. Jim appuya sur sa télécommande lumineuse pour passer la vidéo d'un aquarium japonais à la place, sur fond de musique relaxante. Il se dirigea vers le coin cuisine, ouvrit le frigo, et en sorti le pot de confiture de figues « à l'ancienne ». Il pris un morceau de baguette certifié farine de blé authentique, se prépara un café 40% pur arabica naturel, et entama son petit déjeuné.
L'écran et sa télécommande se mirent à faire de petits flash successif, indiquant la réception d'un message. Il appuya sur sa télécommande, et le message apparue textuellement, en transparence sur le fond de l'aquarium. Une voix féminine synthétique se fit entendre :
« Message reçu aujourd'hui à 8 heures 39.
Monsieur Moson,
Malgré l'intérêt de votre candidature, nous sommes au regret de vous annoncer que le poste est déjà pourvu. Toutefois, nous gardons votre CV et nous vous tiendrons informés au cas où un poste venait à se libérer.
Cordialement,
M. Dutilleul
IAMAF Institut Agro-alimentaire et Médical d'Astrophysique Français.
Nouveau Message, reçu aujourd'hui, à 7 heures 02.
Monsieur Moson,
Nous vous remercions de l'intérêt que vous portez à notre entreprise.
Cependant, malgré la qualité de votre candidature, nous ne pouvons lui donner suite favorable.
En vous souhaitant une réussite dans votre recherche d'emploi,
M. Dubosc
FNIA Fédération Nationale d'Instrumentation Algébrique
Nouveau message, reçu hier, à 23 heures 43.
Hi Jim,
This is Tara. How do you do ? I hope you're well, and than the weather at Bordeaux is shining. Here, at Sydney, the weather is awfull, it's so cold, and always raining. Do you have found a job ? Me, I'm still working in a hospital. I hate this job, my boss is so stupid. A real dick-head. I hope found a new job soon. Send me a message,
xxx.
Tara.
Fin des messages. Menu principal.
_Ordinateur ! Dit fortement Jim.
_Mode vocal enclenché.
_Commande répondre trois.
_Répondre au message, à Tara arobase yagool dot com.
_Dear Tara, I'm fine thank you. Here at Bordeaux, it still shining. Yeah, a great time to do surfing. But well, I'm still looking for a job, and nothing very interresting is offer by the moment. Commande. Merde. Cocommande efface jusqu'à offer.
_Effacement jusqu'à offer.
_At the moment. No mater if you're boss is a dick-head.
_dickhead, mot inconnu du dictionnaire anglais. Est-ce duck's head? donky's head? dick's head?
_Cocomande ignore.
_Mot ignoré.
_Well, have a nice day. Jim. Cocomande fin.
_Fin du mode édition. Relire le message?
_Commande envoyer.
_Message envoyé.
_Commande quitter. »
L'écran redevint un paisible aquarium. Un petit poisson doré à grosses joues ouvrait béatement sa bouche. Jim se prépara pour son entretient de onze heures.
Les véhicules aériens sillonnent les airs, créant de vastes nuages filiformes projetant des zones d'ombres presque totales lors des heures d'affluences. Aussi, il n'est pas rare que vers midi les lampes soient allumées en basse-ville. Jim était là, en chemisette bleue chromée, les mains dans les poches de son jean synthétique, patientant à l'arrêt de l'aérobus, parmi d'autres quidam moroses et silencieux. Ses écouteurs passant le dernier tube des BB3K, les Beach Boys de l'an 3 000, un groupe de ska à la mode. L'aérobus arriva dans un souffle qui les fit reculer d'un pas. Les portes s'ouvrirent et il alla s'asseoir à un siège pas trop taggé. Les parois semis-transparentes laissaient apercevoir de toute part l'étendue de la basse-ville, faite de petits magasins délabrés, de restaurants chinois, de ruelles étroites bondées, au pied des tours d'habitation sans fin, tandis que l'aérobus entrait sur les autoroutes balisées et que des aéronefs passaient de part et d'autre en klaxonnant.
« Bonjour, je viens pour le poste de ... , il n'arriva pas à finir sa phrase.
Installez vous, le chef va vous recevoir, dit prestement la jeune hôtesse d'accueil du Dragon d'or, en tailleur chinois écarlate, en lui indiquant les trois petites chaises d'un étroit couloir jouxtant la salle principale, au pied d'un escalier illuminé d'une lumière blafarde. Les sons de la cuisine parvenais du fond du couloir, les murs suintant la vapeur d'eau et l'odeur de friture emplissant toute la cage d'escalier. Une porte au dessus s'ouvrit brusquement et un homme asiatique costaud apparut, en débardeur et pantalon jaune à rayure.
_Montez. C'est pour le job c'est ça ?
_Oui oui... dit Jim d'un ton peu assuré. »
« Voilà, asseyez-vous à cette place, ma femme et moi allons vous poser quelques questions.
Tout d'abord, votre CV, il est intéressant, mais est-ce que ça convient pour un emploi de cuisine ? Dis le patron, en s'asseyant derrière son bureau, à la droite de sa femme qui croisait les bras d'un air de dédain.
_C'est à dire que j'en ai besoin. Je n'ai pas trop le choix vous voyez.
_Mais d'après votre CV, vous n'avez jamais travaillé en cuisine.
_C'est pas grave, je sais faire, ça ne doit pas être compliqué.
_Mais il y a la vaisselle, faut pas la casser, c'est pas un travail de débutant.
_Mais enfin, j'ai un niveau bac + 4, ça doit être moins compliqué que de résoudre... il préféra éviter de continuer sa phrase.
_On vous demande pas de travailler des méninges, mais de faire la plonge, vous voyez, or vous n'avez jamais travaillé de vos mains.
_Mais enfin... c'est juste un petit boulo... je veux dire, je le ferais.
Soudain, la petite patronne décroisa les bras et dit, d'une voix nerveuse :
_Pourquoi nous vous engager? Pourquoi vous pas un autre ? Chinois moins cher. Qu'est-ce que vous, nous apporter ?
Jim n'en crus pas ses oreilles, décontenancé il répondit :
_C'est-à-dire... j'ai besoin d'un travail et c'est l'agence de l'emploi qui m'envoi, dit-il. Mais qu'est-ce que je fais là ? Pensa-t-il. Pris de panique sur un flash dans lequel il se voyait épuisé et nettoyant la vaisselle comme un forçat, sous les ordres de ces deux tyrans, Jim angoissa.
_Bon, vous m'avez l'air de quelqu'un de sérieux.
_Moi pas confiance, dit-elle.
_Quels sont les horaires ?
_Le matin six heures, deux heures, le soir six heures, dix heures. Le matin il faut tout nettoyer. Tout clean. Le soir aussi. Tout clean.
_je... heu... et la paye ?
_payé SMIC, dit-elle. 4 Euros heures.
Jim eu un tremblement involontaire des jambes.
_Et le week-end ?
_Samedi et Dimanche compris. Nous pas chômer.
_Vous n'avez pas d'autres questions ? Repris le patron.
_non, je n'en ai pas d'autres.
_C'est bon, vous pouvez attendre derrière la porte, nous allons délibérer. »
Jim réussis à se lever, et titubant légèrement, sortit en fermant doucement la porte. Puis il descendit les escaliers sur la pointe des pieds. Il continua à marcher en faisant le moins de bruit possible. En passant devant l'hôtesse, il s'efforça de prendre un visage serein en inclinant la tête. Au revoir, dit-elle. Pivotant vers elle, il inclina une nouvelle fois la tête en cherchant la porte de sortie de dos. Il crut entendre la porte du patron s'ouvrir alors qu'il sortait, et pressa le pas jusqu'à l'arrêt de l'aérobus.
Ah mince, ils ont mon CV et mon adresse. Ils vont sûrement me téléphoner. Ils doivent bien imaginer que je ne veux pas bosser chez eux. Ils vont quand même pas oser me téléphoner, pensa-t-il pour se rassurer. Son téléphone sonna.
« Oui ?
_Vous venir demain 6 heures, si vous pas là, nous prendre quelqu'un d'autre. Vous venir ?
_Oui, je viendrais. Je vous remercie.
_Pas de problèmes.
_A demain. »
Une brise souffla légèrement, faisant tousser les sans-abris étalés de part et d'autres des recoins sombres. Finalement, ça vaut mieux, pensa-t-il, une larme à l'il.
Protos
Nouvelles nouvelles
Je déclare Protos "Winner of the first Short Stories Battle". Il gagne le droit de relancer un nouveau thème et pourra même acquérir un second titre de manière consécutive.
Et pourquoi ne pas ajouter une signature ?
Nouvelles nouvelles
Merci. Le thème du travail était bien porteur, je trouve. C'est dommage qu'il n'y ait pas eu plus de nouvelles.
Pour le prochain thème, j'attendrai qu'il y en ait au moins 5 avant d'en faire une.
Donc le nouveau thème est : l'océan.
(...comment ça je pense qu'au surf, nan, c'est pas vrai). C'est bien porteur comme thème, des idées en vrac : l'océan, sa force, les profondeurs inconnues, les petits poissons, les gros monstres marins, les problèmes écologiques, greenpeace, l'aspect poétique, les tsunamis, les tourbillons, les extra-terrestres marins, abyss, le grand bleu, le vieil homme et la mer, les tortues, les pirates, le détroit de Gibraltar, le triangle des Bermudes, les vaisseaux phantomes, l'Atlantide, les sirènes, Poséidon, Mobidick, Point Break. Bref, y a de quoi faire.
Pour le prochain thème, j'attendrai qu'il y en ait au moins 5 avant d'en faire une.
Donc le nouveau thème est : l'océan.
(...comment ça je pense qu'au surf, nan, c'est pas vrai). C'est bien porteur comme thème, des idées en vrac : l'océan, sa force, les profondeurs inconnues, les petits poissons, les gros monstres marins, les problèmes écologiques, greenpeace, l'aspect poétique, les tsunamis, les tourbillons, les extra-terrestres marins, abyss, le grand bleu, le vieil homme et la mer, les tortues, les pirates, le détroit de Gibraltar, le triangle des Bermudes, les vaisseaux phantomes, l'Atlantide, les sirènes, Poséidon, Mobidick, Point Break. Bref, y a de quoi faire.
Nouvelles nouvelles
Je propose, sur le même thème, un concours dissident de haïku (petits poèmes en deux trois lignes) comme ca pas de probleme de longueur
je plaisante, hein
Nouvelles nouvelles
Je massois dessus
Sans lui, je serait perdu
Oh Séant ! oh Cul !
:kwak:
Sans lui, je serait perdu
Oh Séant ! oh Cul !
:kwak:
La bactérie est la culture du futur !
Nouvelles nouvelles
Oh c'est en ayant lu
Du flot d'haïku velu
Sans avoir le sujet relu,
Que le topic devient poilu.
Du flot d'haïku velu
Sans avoir le sujet relu,
Que le topic devient poilu.
Nouvelles nouvelles
Non non, un haïku ne rime pas forcément, et n'est pas écrit en vers. Je n'ai pas envie d'en composer pour donner l'exemple, mais renseignez vous un peu bande de rigolos
Nouvelles nouvelles
On fait pas du haiku classique, mais du haiku velu, c'est pas pareil. C'est un croâssement entre le haîku japonais médieval et la poësie moderne post-apocalyptique ; faut que ça rime et que ça soit poilu, par définition.
C'est pas tout ça, mais y a pas l'air d'avoir de nouvelles sérieuses à l'horizon...
C'est pas tout ça, mais y a pas l'air d'avoir de nouvelles sérieuses à l'horizon...
Nouvelles nouvelles
Vague à lâme
Le paquebot venait juste de quitter le port de Honk Kong pour une belle croisière dans le pacifique sud. Javais dût laisser tomber le show sur les solitons, de toute façon même si je navais rien contre ses démonstrations grands formats, ce nétait pas vraiment mon domaine.
Moi, ce que je voulais surtout, cétait me reposer. En me promenant sur le pont je sentais la fraîcheur de lair marin. Lorsque je fus interrompu par lexclamation dun gosse.
« Regardez la vague là-bas ! On dirait quelle est immense. »
Je jetais un coup dil et cétait vrai, dailleurs le capitaine changeait de cap pour lui faire face. Cétait pas une vague ordinaire, non, cétait une « Freak Wave » une de ces vagues qui peuvent atteindre dans les 30 mètres de haut. Je narrivais pas y croire, la probabilité de croisé ce genre de vague est extraordinairement faible.
« Mais elle est vraiment gigantesque ! Tu crois quon risque quelque chose »
Puré oui ! Y à rien de plus dangereux que ça. Leur apparition est aléatoire, aucun moyen de prévision et ça renverse un bateau comme un jouet. Je me précipitais vers la bouée de sauvetage, alors que la vague commençait sérieusement à remplir lhorizon. Le capitaine semblait décidé à faire face à la vague. Lorsque je sentis le paquebot commencer à être soulever la bouée se trouvait à 10 mètres. La vague frappa de plein front le paquebot, la puissance méjecta contre le bâtiment central. Jhurlais en ressentant une terrible douleur dans le dos, javais peut-être un lombaire brisé. Mais autour de moi la situation était pire, certains passagers furent éjecté hors du bateau. Le bruit de la vague sur le paquebot était horrible. Le bateau était maintenant soulevé par les deux extrémités, la pression exercée sur la partie centrale était fantastique, des fissures apparaissaient sur le pont. Le bateau risquait de se retrouver brisé en deux !
Cest alors que le paquebot sembla tomber à une vitesse vertigineuse, je me trouvais projeté de lautre coté du pont, et le paquebot semblait continuer à descendre, toujours plus bas. Il me semblait que nous nous retrouvions en dessous du niveau de la mer. Puis dun coup je me retrouvais à nouveau catapulté de lautre coté. Mais au moins le paquebot semblait remonté. La mer semblait bien rougeâtre autour de moi, je ne savais pas trop si cétait le mien. Je voyais trouble des silhouettes se précipitais les unes sur les autres, finalement le bateau eu une nouvelle secousse et ma tête cogna la paroi.
Lorsque je repris mes esprits, je restais sans bouger, attendant que les autorités du port envoient des zodiac nous chercher. Le paquebot semblait encore flotté, mais le capitaine sil était encore là ne paraissait pas vouloir modifier quelque chose a cet état. Je narrivais pas à croire quon est pu faire naufrage à peine cinq minutes après avoir quitter le port. Et je narrivais pas non plus à croire à la coïncidence.
Je travaillais au départ pour dans les télécommunications, sur le transfert de donnés surtout. Lidée quon avait eu était inspiré par les ondes solitaires ou "solitons". Ce genre donde était basé sur la formation de paquet donde, selon léquation de Schrödinger, ces paquets peuvent se former dans un milieu non-linéaire. En utilisant ce moyen dans les télécommunications cela nous permis des transmissions dun terabit sur un millier de kilomètre, un record jamais encore dépassé.
Cest cette équation qui est aussi la cause de ces « freaks waves » qui peuvent se former même dans une mer calme. Jai quitté ma boite de télécoms, pour Océan Park, un park thématique au sud de Hong Kong il me proposait un salaire faramineux si je pouvais générer ce système de paquet donde sur mer. Bref créer des freaks waves.
Bien sûr on avait prévu que ces vagues ne dépasseraient pas les 15 mètres, et encore, elle natteignait cette taille que pendant 30 secondes. Les alentours du park sont en plus sous le coup dune interdiction de trafic. De toute façon, je déraisonnais, il ne peut y avoir de rapport entre Ocean Park, et cette partie de locéan une centaine de kilomètre de là. Dun autre coté la probabilité de croisée une freak wave dans sa vie est infime
Lorsque les secours arrivèrent, ils me rassurèrent sur létat de mon dos. A priori aucune vertèbres cassées, juste de gros hématomes. Dès que je rejoint la terre ferme, jessayais dappeler Laniar. Laniar était un égyptien qui détenait une bonne partie des parts sociales dOcean World, cest lui qui avait lancé le projet « Freak Wave » et soccupait du show, mais je tombais sur ça boite vocal :
« Je suis parti pour le show, ça va être grandiose. Laissez un message après le bip. »
Jhésitais à laisser un message, et me décidais à appeler Thomas. Un des collaborateurs qui travaillait déjà avec moi aux télécoms et mavait suivit à Ocean Park.
« -Thomas ? Cest Pascal
-Pascal ! Annule la croisière il se passe des trucs dingue ; les freaks waves elles semblent se multiplier.
-Je viens den croiser une, quest que cest que ce bordel ?
-Mais jen sais foutrement rien ! On avait commencé le show normalement, les vagues se comportaient comme prévu. Et puis une heure plus tard on a appris quun bateau a été chaviré par une freak wave sur lAtlantique. On a tout de suite arrêté, on avait peur de se faire une sale pub, mais depuis on passe pas cinq minutes sans recevoir des nouvelles de ce genre, ça craint un max.
-Mais cest impossible ! Ce genre de vague ne peut pas arriver aussi fréquemment !
-Je ne pige rien non plus moi. Ecoute, je vais au labo. Je sais pas ce qui se passe mais de toute façon ici cest la folie, je pourrais peut-être penser à quelque chose là-bas.
-Ok, je prends un taxi et jarrive dès que je peux. »
Jessayais de hélé un taxi mais ils étaient quasiment tous pris. Et pendant ce temps, je ne pouvais mempêcher de ruminer tout ça. La seule explication que je voyais était quen augmentant les statistiques de survenance des vagues géantes on avait augmenté leur probabilité darriver. Mais ça ne correspondait à rien, il aurait fallu que les propriétés quantiques de leau soit modifié ou une anormalité comme ça, et ce genre de chose narrive pas.
Je réussis enfin à prendre un taxi que je payais une fortune pour mamener à Ocean World, la radio annonça quen plus des freaks waves, leau plate semblait être devenu brusquement impropre à la consommation. Tout ça semblait complètement dingue, quelque chose devait avoir déraillé quelque part. Jétais crever, tout ça devait être un cauchemar, cest en tout cas ce que jespérais avant de mendormir.
Le chauffeur me réveilla une fois arriver, la situation ne semblait pas avoir changer, des gens courrait partout, dautres se tenait le ventre pour vomir. Je me précipitais au labo en essayant de ne rien voir.
A peine arriver au labo thomas me resservait une autre surprise.
« Ah ! Pascal, tu va pas me croire mais, lorsque jai entendu dire que leau était devenue non-potable je lai analysé.
-Et alors ?
-Alors, connais-tu la proportion de deutérium sur lhydrogène dans leau en temps normal ?
-Jen sais rien, quest ce que ça voir avec nos problèmes, cest pas un truc qui change ça.
-Il y a une heure non. Mais en ce moment elle est de 3.10^-4 contre 1,5.10^-4 normalement, et tu sais ou on trouve ce rapport normalement ?
-Toujours pas
-Dans les comètes, cest ce quon a trouvé dans le derrière de la comète de Halley.
-Tu es en train de me dire que leau est revenue à un état de pré-dégazage terrestre.
-Et bien, on est pas sûr que le dégazage soit la cause de la modification de leau mais en tout cas, oui, leau semble exactement comme sorti dune comète ou dun météore.
Ce qui me racontait semblait impossible, cela voulait dire que leau aurait subit en lespace dune heure un phénomène qui avait pris des millions dannées et des milliers de volcan en éruptions à produire.
-Je comprends pas, ce que tu es en train de dire, cest quil ny pas eu de dégazage ? Quest ce que tu veux quil y ait eu dautre !
-Je ne sais pas, mais si on assiste bien au même phénomène, il y a eu quelque chose capable de modifier la molécule de leau lorsque la molécule est arrivée sur terre, et ce quelque chose semble revenir.
-Et ce quelque chose lorsquil va revenir, il va faire des vagues."
Le paquebot venait juste de quitter le port de Honk Kong pour une belle croisière dans le pacifique sud. Javais dût laisser tomber le show sur les solitons, de toute façon même si je navais rien contre ses démonstrations grands formats, ce nétait pas vraiment mon domaine.
Moi, ce que je voulais surtout, cétait me reposer. En me promenant sur le pont je sentais la fraîcheur de lair marin. Lorsque je fus interrompu par lexclamation dun gosse.
« Regardez la vague là-bas ! On dirait quelle est immense. »
Je jetais un coup dil et cétait vrai, dailleurs le capitaine changeait de cap pour lui faire face. Cétait pas une vague ordinaire, non, cétait une « Freak Wave » une de ces vagues qui peuvent atteindre dans les 30 mètres de haut. Je narrivais pas y croire, la probabilité de croisé ce genre de vague est extraordinairement faible.
« Mais elle est vraiment gigantesque ! Tu crois quon risque quelque chose »
Puré oui ! Y à rien de plus dangereux que ça. Leur apparition est aléatoire, aucun moyen de prévision et ça renverse un bateau comme un jouet. Je me précipitais vers la bouée de sauvetage, alors que la vague commençait sérieusement à remplir lhorizon. Le capitaine semblait décidé à faire face à la vague. Lorsque je sentis le paquebot commencer à être soulever la bouée se trouvait à 10 mètres. La vague frappa de plein front le paquebot, la puissance méjecta contre le bâtiment central. Jhurlais en ressentant une terrible douleur dans le dos, javais peut-être un lombaire brisé. Mais autour de moi la situation était pire, certains passagers furent éjecté hors du bateau. Le bruit de la vague sur le paquebot était horrible. Le bateau était maintenant soulevé par les deux extrémités, la pression exercée sur la partie centrale était fantastique, des fissures apparaissaient sur le pont. Le bateau risquait de se retrouver brisé en deux !
Cest alors que le paquebot sembla tomber à une vitesse vertigineuse, je me trouvais projeté de lautre coté du pont, et le paquebot semblait continuer à descendre, toujours plus bas. Il me semblait que nous nous retrouvions en dessous du niveau de la mer. Puis dun coup je me retrouvais à nouveau catapulté de lautre coté. Mais au moins le paquebot semblait remonté. La mer semblait bien rougeâtre autour de moi, je ne savais pas trop si cétait le mien. Je voyais trouble des silhouettes se précipitais les unes sur les autres, finalement le bateau eu une nouvelle secousse et ma tête cogna la paroi.
Lorsque je repris mes esprits, je restais sans bouger, attendant que les autorités du port envoient des zodiac nous chercher. Le paquebot semblait encore flotté, mais le capitaine sil était encore là ne paraissait pas vouloir modifier quelque chose a cet état. Je narrivais pas à croire quon est pu faire naufrage à peine cinq minutes après avoir quitter le port. Et je narrivais pas non plus à croire à la coïncidence.
Je travaillais au départ pour dans les télécommunications, sur le transfert de donnés surtout. Lidée quon avait eu était inspiré par les ondes solitaires ou "solitons". Ce genre donde était basé sur la formation de paquet donde, selon léquation de Schrödinger, ces paquets peuvent se former dans un milieu non-linéaire. En utilisant ce moyen dans les télécommunications cela nous permis des transmissions dun terabit sur un millier de kilomètre, un record jamais encore dépassé.
Cest cette équation qui est aussi la cause de ces « freaks waves » qui peuvent se former même dans une mer calme. Jai quitté ma boite de télécoms, pour Océan Park, un park thématique au sud de Hong Kong il me proposait un salaire faramineux si je pouvais générer ce système de paquet donde sur mer. Bref créer des freaks waves.
Bien sûr on avait prévu que ces vagues ne dépasseraient pas les 15 mètres, et encore, elle natteignait cette taille que pendant 30 secondes. Les alentours du park sont en plus sous le coup dune interdiction de trafic. De toute façon, je déraisonnais, il ne peut y avoir de rapport entre Ocean Park, et cette partie de locéan une centaine de kilomètre de là. Dun autre coté la probabilité de croisée une freak wave dans sa vie est infime
Lorsque les secours arrivèrent, ils me rassurèrent sur létat de mon dos. A priori aucune vertèbres cassées, juste de gros hématomes. Dès que je rejoint la terre ferme, jessayais dappeler Laniar. Laniar était un égyptien qui détenait une bonne partie des parts sociales dOcean World, cest lui qui avait lancé le projet « Freak Wave » et soccupait du show, mais je tombais sur ça boite vocal :
« Je suis parti pour le show, ça va être grandiose. Laissez un message après le bip. »
Jhésitais à laisser un message, et me décidais à appeler Thomas. Un des collaborateurs qui travaillait déjà avec moi aux télécoms et mavait suivit à Ocean Park.
« -Thomas ? Cest Pascal
-Pascal ! Annule la croisière il se passe des trucs dingue ; les freaks waves elles semblent se multiplier.
-Je viens den croiser une, quest que cest que ce bordel ?
-Mais jen sais foutrement rien ! On avait commencé le show normalement, les vagues se comportaient comme prévu. Et puis une heure plus tard on a appris quun bateau a été chaviré par une freak wave sur lAtlantique. On a tout de suite arrêté, on avait peur de se faire une sale pub, mais depuis on passe pas cinq minutes sans recevoir des nouvelles de ce genre, ça craint un max.
-Mais cest impossible ! Ce genre de vague ne peut pas arriver aussi fréquemment !
-Je ne pige rien non plus moi. Ecoute, je vais au labo. Je sais pas ce qui se passe mais de toute façon ici cest la folie, je pourrais peut-être penser à quelque chose là-bas.
-Ok, je prends un taxi et jarrive dès que je peux. »
Jessayais de hélé un taxi mais ils étaient quasiment tous pris. Et pendant ce temps, je ne pouvais mempêcher de ruminer tout ça. La seule explication que je voyais était quen augmentant les statistiques de survenance des vagues géantes on avait augmenté leur probabilité darriver. Mais ça ne correspondait à rien, il aurait fallu que les propriétés quantiques de leau soit modifié ou une anormalité comme ça, et ce genre de chose narrive pas.
Je réussis enfin à prendre un taxi que je payais une fortune pour mamener à Ocean World, la radio annonça quen plus des freaks waves, leau plate semblait être devenu brusquement impropre à la consommation. Tout ça semblait complètement dingue, quelque chose devait avoir déraillé quelque part. Jétais crever, tout ça devait être un cauchemar, cest en tout cas ce que jespérais avant de mendormir.
Le chauffeur me réveilla une fois arriver, la situation ne semblait pas avoir changer, des gens courrait partout, dautres se tenait le ventre pour vomir. Je me précipitais au labo en essayant de ne rien voir.
A peine arriver au labo thomas me resservait une autre surprise.
« Ah ! Pascal, tu va pas me croire mais, lorsque jai entendu dire que leau était devenue non-potable je lai analysé.
-Et alors ?
-Alors, connais-tu la proportion de deutérium sur lhydrogène dans leau en temps normal ?
-Jen sais rien, quest ce que ça voir avec nos problèmes, cest pas un truc qui change ça.
-Il y a une heure non. Mais en ce moment elle est de 3.10^-4 contre 1,5.10^-4 normalement, et tu sais ou on trouve ce rapport normalement ?
-Toujours pas
-Dans les comètes, cest ce quon a trouvé dans le derrière de la comète de Halley.
-Tu es en train de me dire que leau est revenue à un état de pré-dégazage terrestre.
-Et bien, on est pas sûr que le dégazage soit la cause de la modification de leau mais en tout cas, oui, leau semble exactement comme sorti dune comète ou dun météore.
Ce qui me racontait semblait impossible, cela voulait dire que leau aurait subit en lespace dune heure un phénomène qui avait pris des millions dannées et des milliers de volcan en éruptions à produire.
-Je comprends pas, ce que tu es en train de dire, cest quil ny pas eu de dégazage ? Quest ce que tu veux quil y ait eu dautre !
-Je ne sais pas, mais si on assiste bien au même phénomène, il y a eu quelque chose capable de modifier la molécule de leau lorsque la molécule est arrivée sur terre, et ce quelque chose semble revenir.
-Et ce quelque chose lorsquil va revenir, il va faire des vagues."
La bactérie est la culture du futur !
Nouvelles nouvelles
Excellent. Chapeau bas M. Vet. Ha C'est une bien bonne nouvelle. Ça va être corcé pour se mettre à niveau.
Nouvelles nouvelles
La mouette ancestrale
Bon sang, mais avec quel équipage j'ai fait voile ! Se dit Jim, cramponné au mat d'artimont, à l'arrière du navire, pas très loin du gouvernail. Les sombres nuages ne laissaient passer aucune lumière, aussi on ne voyait pas jusqu'à l'autre bout du Protosus - un fier trois mâts bien bâti - hormis lors de fréquents éclairs qui se réfléchissaient sur l'eau du pont, tandis que les parkas jaunes fluorescents se détachaient de la pénombres tel des lucioles ballottées par la tempête. L'arrière se hissa de nouveau sous l'effet du tangage, le navire s'inclinant dangereusement, de lourdes cordes et poulies se balançant vers l'avant, et les matelots oscillants d'un même mouvement, comme des pantins empêtrés dans les haubans, étais et grelins, ces grosses cordes nouées en échelles pour soutenir les grands mâts. Les vagues déferlèrent sur le pont inférieur, puis le bateau redescendit de plus belle, sous le bruit de l'orage et des rafales de vents. La pluie giflait son visage, alors qu'il resserrait son étreinte sur le poteau humide.
Pas loin de lui, il entendit ruminer René, un ancien matelot trapus, entre deux âges, petite barbiche et solitaire.
« Miror vero interim quam prona sit mea mens in errores1...
_René ! Allez donc aider à ramener le grand péroquet2 avant qu'il n'emporte le grand mât !
_Ita me his diebus assuefecu in merite a sensibus abducenda, tamque accurate anuladverti perpauca esse quae de rebus corporeis vere percipiantur3...
_René !!
_Cogito ergo sum4, bredouilla-t-il en lâchant une poulie de poupe et avançant prudemment vers le centre en s'aidant du bord, glissant sur l'eau descendante. »
Le navire remonta encore, tel un mini yoyo au milieu de l'océan infini, bouchon de liège flottant sous un cyclone gigantesque, au-delà duquel s'ouvre les cieux.
« 'tin, y sont vachement résistants tout d'même, dit Hermès, jeune brun pré-pubère rachitique, cheveux en brosse et T-short noir Jean-Paul Gaultier, jean Levis troué, et sandalettes blanches, mâchant un chewing-gum. Les jeunes élèves de classes préparatoires étaient tous réunis sous un dôme lumineux, en petits groupes de deux-trois, autour de petits piédestals cylindriques disposés de façon circulaire. Héra, l'institutrice du cours d'interactions appliquées, se tenait assise sur son bureau de marbre, en robe noir plissée de chez Gucci, les jambes croisées. Le brouhaha des élèves emplissait la salle.
_C'était pas la peine de leurs souffler comme ça non-plus ! Protesta d'une voix fluette Aphrodite, adolescente brune aux cheveux lisses coupés nettes à la hauteur de la nuque, portant une légère robe Cacharel blanche en coton qui faisait ressortir le début de sa poitrine, avec à la taille une simple ceinture de corde.
_Mais ce ne sont qu'des humains ! T'vas t-y pas m'faire la morale pour des ch'tits nains tout d'même. Avoue que t'en pince pour eux, répliqua Hermès en lui donnant un petit coup de coude.
_C'est pas parce qu'ils sont petits qu'il faut mal les traiter. Ce sont des êtres vivants ! Répondit-elle en ayant l'air courroucé.
_Ho l'autre, comme elle les aime ! Houu..., fit-il en fixant la boule de verre qui se trouvait sur son piédestal.
_Bon sang c'que t'es bête, fit-elle en levant les yeux.
_Houu...
A côté d'eux, le troisième et dernier membre de leur groupe, un jeune noir en chemisette à fleurs Newman et bermuda Ripcurl, semblait perdu dans ses pensées.
_Prométhée, tu ne dis rien ? Dit Aphrodite en se tournant vers lui.
_Je ne parle pas aux gamins, dit-il imperturbable.
_Oh l'aut', comment qu'i' s'y croit ! Vas-y fait l'malin et j' le dirais à mon père ! Fit Hermès, d'une tête plus petit que Prométhée.
_T'as qu'à lui dire, bouffon.
_'tin, attend, comment que tu m'parles ! Tu sais pas à qui tu causes !
_Si, à un bouffon.
_Gnnn. Bouffon toi-même !
_Ho, vous allez arrêter ou je change de groupe ! Dit Aphrodite, en tentant de les calmer. »
La tempête redoublait de plus belle. Jim Moson, toujours accroché au mât d'artimont essayait tant bien que mal de voir comment se débrouillait l'équipage. Ça devient trop dangereux, il vaut mieux laisser la voile et qu'ils entrent dans leurs cabines. Mais la laisser risquerait de casser le grand mât et de nous faire couler. Bon sang, je vais y aller, il faut en finir avec cette voile, pensa-t-il en luttant pour maintenir sa position. Le souffle du vent hulula dans ses oreilles, comme d'étranges voix fantomatiques.
Descendant les escaliers vers le pont principal tandis que le navire s'inclinait vers la proue, il parvint jusqu'au grand mât et se heurta à l'un des deux matelots qui tirait la corde de la voilure.
« Ouch, capitaine, vous faites violences à mon corps. Heureusement que ma raison ne peut être atteinte par la réalité matérielle des choses, dit-celui ci, en se retournant vers Jim. C'était Manu, reconnaissable à ses lunettes rondes qu'il portait serrées avec un ruban, et ses boucles blondes qui lui sortait de la capuche.
_Mais comment tu peux croire que la raison fasse partie d'un autre monde que la réalité. Ce n'est que chimie du cerveau en vérité, tout un flux chimique ! Cria Gilles, le second matelot, un homme rongé par le tabac, entre deux âges, avec quelques rares cheveux lisses plaqués sur un front ridé.
_Ach, la raison est pure voilà pourquoi, elle ne peut être lié à la réalité ni à l'alchimie du corps. Elle seule conduit à la vérité.
_P'tain de merde, j'ai jamais rien entendu d'aussi absurde. C'est une histoire de flux je te dis ! La raison n'est rien d'autre que la machine de désir capitaliste filtrant les flux des sens, de tous les sens.
_Nein, du bist ein esel, la raison est la seule lumière qui permet de guider les hommes, car elle ne se rapporte jamais directement à un objet, mais simplement à l'entendement, et, par l'intermédiaire de l'entendement, à son propre usage empirique.5
_N'importe quoi ! La machine prise dans son unité structurale, le vivant pris dans son unité spécifique et même personnelle, sont des phénomènes de masse ou des ensembles molaires ; c'est à ce titre qu'ils renvoient du dehors l'un à l'autre.6
_Nein, das ist falsch !
_Couillon !
_Was ?! »
Jim parvint a traverser le pont vers l'autre bord, où errait la corde opposée de la voilure. Pestant qu'il n'y ai personne pour tirer dessus, il se pencha pour la saisir, au moment où le navire se pencha vers la poupe, rabattant toute la flotte du pont vers l'arrière, dans un tintamarre d'objets éparses, des seaux, des clés à molettes, des gobelets. Jim perdit l'équilibre et tomba face avant sur le pont. Par réflexe il réussit à se saisir de la corde, de la flotte lui tomba dessus, puis il fut entraîné vers l'arrière. La corde qu'il tenait se tendit, et par un brusque vent de tribord, l'effet de levier aidant, il fut soulevé et fit un vol plané par dessus bord, maintenant toujours fermement la corde. Bordel, se dit-il, meeerde !!, cria-t-il pendant la monté d'adrénaline. Il heurta violemment la coque en retour, mais réussit à rester conscient, ne lâchant pas prise. Les flots se déchaînait, monstre mouvant d'une force implacable, à quelques pieds sous-lui. S'il ne remontait pas rapidement, les flots n'allaient pas tarder à l'engloutir à la prochaine vague. Déjà, il commença dangereusement à se balancer sous la force du vent, et la pluie rendait la corde de plus en plus glissante.
« Monstre ! Je t'ai vu, t'as fait exprès de lui souffler dessus ! lui cria la jeune déesse.
_'tin, tu vas pas m'embêter pour un p'tit humain. Faut bien qu'on s'amuse, répliqua Hermès. C'est pas grave de toute façon, y en a plein d'autres.
_Ouai mais pas des comme lui. Il est courageux.
_Courageux ? Depuis quand ces vermisseaux sont courageux ?
_Depuis toujours bouffon, dit Prométhée.
_'tin t'arrête ! J'vais le dire à mon père !
_Mais vas-y qu'est-ce que t'attend ! I' m' fait pas peur !
_Ah ouaiii ?!
_Ouaiii...
Hermès se transforma en une petite lueur bleutée qui fit une petite vrille dans les airs et disparue.
_t'y vas un peu fort Prométhée. Tu sais comme mon père aime bien Hermès, ça va t'attirer des ennuis, dit avec anxiété Aphrodite.
_t'inquiète Aphro, je sais déjà ce qui va se passer. Ton père va faire un caca nerveux, va m'enchaîner à un rocher, puis quand il sera calmé, il me libérera. C'est pas bien méchant, il est juste un peu trop colérique.
_Oui, mais fait attention tout de même. T'as pas oublié ce qu'il a fait à Médusa ?
_Non, je ne l'ai pas oublié. Mais soit tranquille, ça ne m'arrivera pas. Aidons ce pauvre homme avant qu'il ne revienne, d'accord ?
Aphrodite acquiesca en silence, peu rassurée. »
Une soudaine bourrasque balança Jim au dessus du niveau du pont, la corde s'étant empêtrée dans un manchon qui servit de levier. Une autre bourrasque l'éloigna du pont et il percuta de nouveau la coque. Bordel, parvint-il a marmonner. La silhouette d'une énorme vague se profilait dans son champ de vision, lui promettant la fin du voyage.
« Aphro, tu t'es trompée ! Met toi de l'autre côté !
_Oups, désolé... dit-elle. »
Une nouvelle bourrasque le projeta au dessus du pont, et cette-fois un vent contraire le rabatta sur celui-ci, près du grand mât, et il perdit connaissance. La vague percuta le navire et son écume aspergea ses occupants. Soudain, la tempête commença à se calmer, la pluie cessa, le vent faibli, et les vagues perdirent en intensité. Quelques rayons de soleil percèrent les nuages, lesquels se dispersèrent et laissèrent place à une paisible aurore. Quelques mouettes piaillèrent à l'horizon, signe d'une terre prochaine.
« Capitaine ! Capitaine ! Ça s'est calmé ! Et y a des mouettes ! On a réussit ! Capitaine ! Cria Victor le barbu, en descendant de son échelle de cordes, et en se précipitant vers Jim, encore prostré contre le grand mât. Capitaine ! répéta-t-il en voyant qu'il ne réagissait pas. Il le saisit par les épaules, lui releva la tête, et vit qu'il était plein de contusions et d'écorchures.
_Quelle merde, dit-Jim péniblement.
_Brancardiers !!! »
Notes :
1. Miror vero [...]. Trad. « Cependant je ne me saurais trop étonner, quand je considère combien mon esprit a de faiblesse, et de pente qui le porte insensiblement dans l'erreur. » Descartes, méditations métaphysiques, p.86 de l'édition GF-Flammarion
2.Grand péroquet : l'une des voiles principales du grand mât.
3.Ita me his diebus [...]. Trad. « Je me suis accoutumé ces jours passés à détacher mon esprit des sens, et j'ai si exactement remarqué qu'il y a fort peu de choses que l'on connaisse avec certitude touchant les choses corporelles » Descartes, méditations métaphysiques, p. 132.
4.Cogito ergo sum : je pense donc je suis. Conclusion de Descartes.
5. « La raison ne se rapporte jamais directement à un objet, [...] » Kant, Critique de la raison pure, p. 553 de l'édition Folio essais.
6. « La machine prise dans son unité structurale, [...] » Gilles Deleuze, L'anti-oedipe, p.339-340 des Editions de minuit.
Protos
Bon sang, mais avec quel équipage j'ai fait voile ! Se dit Jim, cramponné au mat d'artimont, à l'arrière du navire, pas très loin du gouvernail. Les sombres nuages ne laissaient passer aucune lumière, aussi on ne voyait pas jusqu'à l'autre bout du Protosus - un fier trois mâts bien bâti - hormis lors de fréquents éclairs qui se réfléchissaient sur l'eau du pont, tandis que les parkas jaunes fluorescents se détachaient de la pénombres tel des lucioles ballottées par la tempête. L'arrière se hissa de nouveau sous l'effet du tangage, le navire s'inclinant dangereusement, de lourdes cordes et poulies se balançant vers l'avant, et les matelots oscillants d'un même mouvement, comme des pantins empêtrés dans les haubans, étais et grelins, ces grosses cordes nouées en échelles pour soutenir les grands mâts. Les vagues déferlèrent sur le pont inférieur, puis le bateau redescendit de plus belle, sous le bruit de l'orage et des rafales de vents. La pluie giflait son visage, alors qu'il resserrait son étreinte sur le poteau humide.
Pas loin de lui, il entendit ruminer René, un ancien matelot trapus, entre deux âges, petite barbiche et solitaire.
« Miror vero interim quam prona sit mea mens in errores1...
_René ! Allez donc aider à ramener le grand péroquet2 avant qu'il n'emporte le grand mât !
_Ita me his diebus assuefecu in merite a sensibus abducenda, tamque accurate anuladverti perpauca esse quae de rebus corporeis vere percipiantur3...
_René !!
_Cogito ergo sum4, bredouilla-t-il en lâchant une poulie de poupe et avançant prudemment vers le centre en s'aidant du bord, glissant sur l'eau descendante. »
Le navire remonta encore, tel un mini yoyo au milieu de l'océan infini, bouchon de liège flottant sous un cyclone gigantesque, au-delà duquel s'ouvre les cieux.
« 'tin, y sont vachement résistants tout d'même, dit Hermès, jeune brun pré-pubère rachitique, cheveux en brosse et T-short noir Jean-Paul Gaultier, jean Levis troué, et sandalettes blanches, mâchant un chewing-gum. Les jeunes élèves de classes préparatoires étaient tous réunis sous un dôme lumineux, en petits groupes de deux-trois, autour de petits piédestals cylindriques disposés de façon circulaire. Héra, l'institutrice du cours d'interactions appliquées, se tenait assise sur son bureau de marbre, en robe noir plissée de chez Gucci, les jambes croisées. Le brouhaha des élèves emplissait la salle.
_C'était pas la peine de leurs souffler comme ça non-plus ! Protesta d'une voix fluette Aphrodite, adolescente brune aux cheveux lisses coupés nettes à la hauteur de la nuque, portant une légère robe Cacharel blanche en coton qui faisait ressortir le début de sa poitrine, avec à la taille une simple ceinture de corde.
_Mais ce ne sont qu'des humains ! T'vas t-y pas m'faire la morale pour des ch'tits nains tout d'même. Avoue que t'en pince pour eux, répliqua Hermès en lui donnant un petit coup de coude.
_C'est pas parce qu'ils sont petits qu'il faut mal les traiter. Ce sont des êtres vivants ! Répondit-elle en ayant l'air courroucé.
_Ho l'autre, comme elle les aime ! Houu..., fit-il en fixant la boule de verre qui se trouvait sur son piédestal.
_Bon sang c'que t'es bête, fit-elle en levant les yeux.
_Houu...
A côté d'eux, le troisième et dernier membre de leur groupe, un jeune noir en chemisette à fleurs Newman et bermuda Ripcurl, semblait perdu dans ses pensées.
_Prométhée, tu ne dis rien ? Dit Aphrodite en se tournant vers lui.
_Je ne parle pas aux gamins, dit-il imperturbable.
_Oh l'aut', comment qu'i' s'y croit ! Vas-y fait l'malin et j' le dirais à mon père ! Fit Hermès, d'une tête plus petit que Prométhée.
_T'as qu'à lui dire, bouffon.
_'tin, attend, comment que tu m'parles ! Tu sais pas à qui tu causes !
_Si, à un bouffon.
_Gnnn. Bouffon toi-même !
_Ho, vous allez arrêter ou je change de groupe ! Dit Aphrodite, en tentant de les calmer. »
La tempête redoublait de plus belle. Jim Moson, toujours accroché au mât d'artimont essayait tant bien que mal de voir comment se débrouillait l'équipage. Ça devient trop dangereux, il vaut mieux laisser la voile et qu'ils entrent dans leurs cabines. Mais la laisser risquerait de casser le grand mât et de nous faire couler. Bon sang, je vais y aller, il faut en finir avec cette voile, pensa-t-il en luttant pour maintenir sa position. Le souffle du vent hulula dans ses oreilles, comme d'étranges voix fantomatiques.
Descendant les escaliers vers le pont principal tandis que le navire s'inclinait vers la proue, il parvint jusqu'au grand mât et se heurta à l'un des deux matelots qui tirait la corde de la voilure.
« Ouch, capitaine, vous faites violences à mon corps. Heureusement que ma raison ne peut être atteinte par la réalité matérielle des choses, dit-celui ci, en se retournant vers Jim. C'était Manu, reconnaissable à ses lunettes rondes qu'il portait serrées avec un ruban, et ses boucles blondes qui lui sortait de la capuche.
_Mais comment tu peux croire que la raison fasse partie d'un autre monde que la réalité. Ce n'est que chimie du cerveau en vérité, tout un flux chimique ! Cria Gilles, le second matelot, un homme rongé par le tabac, entre deux âges, avec quelques rares cheveux lisses plaqués sur un front ridé.
_Ach, la raison est pure voilà pourquoi, elle ne peut être lié à la réalité ni à l'alchimie du corps. Elle seule conduit à la vérité.
_P'tain de merde, j'ai jamais rien entendu d'aussi absurde. C'est une histoire de flux je te dis ! La raison n'est rien d'autre que la machine de désir capitaliste filtrant les flux des sens, de tous les sens.
_Nein, du bist ein esel, la raison est la seule lumière qui permet de guider les hommes, car elle ne se rapporte jamais directement à un objet, mais simplement à l'entendement, et, par l'intermédiaire de l'entendement, à son propre usage empirique.5
_N'importe quoi ! La machine prise dans son unité structurale, le vivant pris dans son unité spécifique et même personnelle, sont des phénomènes de masse ou des ensembles molaires ; c'est à ce titre qu'ils renvoient du dehors l'un à l'autre.6
_Nein, das ist falsch !
_Couillon !
_Was ?! »
Jim parvint a traverser le pont vers l'autre bord, où errait la corde opposée de la voilure. Pestant qu'il n'y ai personne pour tirer dessus, il se pencha pour la saisir, au moment où le navire se pencha vers la poupe, rabattant toute la flotte du pont vers l'arrière, dans un tintamarre d'objets éparses, des seaux, des clés à molettes, des gobelets. Jim perdit l'équilibre et tomba face avant sur le pont. Par réflexe il réussit à se saisir de la corde, de la flotte lui tomba dessus, puis il fut entraîné vers l'arrière. La corde qu'il tenait se tendit, et par un brusque vent de tribord, l'effet de levier aidant, il fut soulevé et fit un vol plané par dessus bord, maintenant toujours fermement la corde. Bordel, se dit-il, meeerde !!, cria-t-il pendant la monté d'adrénaline. Il heurta violemment la coque en retour, mais réussit à rester conscient, ne lâchant pas prise. Les flots se déchaînait, monstre mouvant d'une force implacable, à quelques pieds sous-lui. S'il ne remontait pas rapidement, les flots n'allaient pas tarder à l'engloutir à la prochaine vague. Déjà, il commença dangereusement à se balancer sous la force du vent, et la pluie rendait la corde de plus en plus glissante.
« Monstre ! Je t'ai vu, t'as fait exprès de lui souffler dessus ! lui cria la jeune déesse.
_'tin, tu vas pas m'embêter pour un p'tit humain. Faut bien qu'on s'amuse, répliqua Hermès. C'est pas grave de toute façon, y en a plein d'autres.
_Ouai mais pas des comme lui. Il est courageux.
_Courageux ? Depuis quand ces vermisseaux sont courageux ?
_Depuis toujours bouffon, dit Prométhée.
_'tin t'arrête ! J'vais le dire à mon père !
_Mais vas-y qu'est-ce que t'attend ! I' m' fait pas peur !
_Ah ouaiii ?!
_Ouaiii...
Hermès se transforma en une petite lueur bleutée qui fit une petite vrille dans les airs et disparue.
_t'y vas un peu fort Prométhée. Tu sais comme mon père aime bien Hermès, ça va t'attirer des ennuis, dit avec anxiété Aphrodite.
_t'inquiète Aphro, je sais déjà ce qui va se passer. Ton père va faire un caca nerveux, va m'enchaîner à un rocher, puis quand il sera calmé, il me libérera. C'est pas bien méchant, il est juste un peu trop colérique.
_Oui, mais fait attention tout de même. T'as pas oublié ce qu'il a fait à Médusa ?
_Non, je ne l'ai pas oublié. Mais soit tranquille, ça ne m'arrivera pas. Aidons ce pauvre homme avant qu'il ne revienne, d'accord ?
Aphrodite acquiesca en silence, peu rassurée. »
Une soudaine bourrasque balança Jim au dessus du niveau du pont, la corde s'étant empêtrée dans un manchon qui servit de levier. Une autre bourrasque l'éloigna du pont et il percuta de nouveau la coque. Bordel, parvint-il a marmonner. La silhouette d'une énorme vague se profilait dans son champ de vision, lui promettant la fin du voyage.
« Aphro, tu t'es trompée ! Met toi de l'autre côté !
_Oups, désolé... dit-elle. »
Une nouvelle bourrasque le projeta au dessus du pont, et cette-fois un vent contraire le rabatta sur celui-ci, près du grand mât, et il perdit connaissance. La vague percuta le navire et son écume aspergea ses occupants. Soudain, la tempête commença à se calmer, la pluie cessa, le vent faibli, et les vagues perdirent en intensité. Quelques rayons de soleil percèrent les nuages, lesquels se dispersèrent et laissèrent place à une paisible aurore. Quelques mouettes piaillèrent à l'horizon, signe d'une terre prochaine.
« Capitaine ! Capitaine ! Ça s'est calmé ! Et y a des mouettes ! On a réussit ! Capitaine ! Cria Victor le barbu, en descendant de son échelle de cordes, et en se précipitant vers Jim, encore prostré contre le grand mât. Capitaine ! répéta-t-il en voyant qu'il ne réagissait pas. Il le saisit par les épaules, lui releva la tête, et vit qu'il était plein de contusions et d'écorchures.
_Quelle merde, dit-Jim péniblement.
_Brancardiers !!! »
Notes :
1. Miror vero [...]. Trad. « Cependant je ne me saurais trop étonner, quand je considère combien mon esprit a de faiblesse, et de pente qui le porte insensiblement dans l'erreur. » Descartes, méditations métaphysiques, p.86 de l'édition GF-Flammarion
2.Grand péroquet : l'une des voiles principales du grand mât.
3.Ita me his diebus [...]. Trad. « Je me suis accoutumé ces jours passés à détacher mon esprit des sens, et j'ai si exactement remarqué qu'il y a fort peu de choses que l'on connaisse avec certitude touchant les choses corporelles » Descartes, méditations métaphysiques, p. 132.
4.Cogito ergo sum : je pense donc je suis. Conclusion de Descartes.
5. « La raison ne se rapporte jamais directement à un objet, [...] » Kant, Critique de la raison pure, p. 553 de l'édition Folio essais.
6. « La machine prise dans son unité structurale, [...] » Gilles Deleuze, L'anti-oedipe, p.339-340 des Editions de minuit.
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