Parfois à cette heure sombre de la nuit, j'aime poser mon casque sur ma tête pour écouter religieusement ce disque. Il est des oeuvres qui ne supportent que le lourd silence de l'après-crépuscule. Sous le regard bienveillant des étoiles, j'allume un joint dans mon cerveau
Un arpège délicat de guitare classique enrobé de flûte soyeuse se noie dans le grondement d'un vent brûlant, et c'est comme si j'entrais dans un univers parallèle me retrouvant projeté au centre d'un désert aride puis progressivement recouvert de marécages luxuriants au milieu desquels j'enfonce jusqu'à mi-jambes ...
Une végétation sauvage et hostile m'encercle et je ne sais plus quel sentier emprunter tellement ils sont nombreux ! Certains me paraissent vaguement menaçants, alors je me fie à mon instinct. Une intuition me fait me retourner
le désert a disparu faisant place à une vallée éclairée par une lune gibbeuse . J'entends le cliquetis des armes d'une armée noire et arachnéenne . Il ne m'est plus possible de revenir en arrière 
Une mélopée du fond des temps me clot les yeux et lorsque je les rouvre , c'est un phare tout blanc -comme passé à la chaux- qui flashe entre deux vagues monstrueuses et épileptiques qui m'apparaît !!!
La clameur de l'orgue mêlée au piano m'arrache des sanglots de bonheur. La voix plaintive du chanteur pose un point final à mon trip et pis le silence retombe 
Cest fini me direz-vous 
Ben vi
