UNE EPIQUE SUCCESS STORY
King of Fighters, c'est une série de jeux de combat développée initialement par SNK, auquel ont pu jouer les plus riches d'entre vous sur Neo Geo, et les autres dans des salles d'arcade. Malheureusement, SNK, pourtant responsable des meilleurs jeux d'arcade existants (tels que les mythiques Metal Slug), fit faillite en 1999. Le filon qu'était la série des King of Fighters fut bien entendu repris par de peu scrupuleux éditeurs attirés par l'appât du gain, qui surent néanmoins garder tout ce qui a toujours fait encore le succès de la série, si ce n'est le charme indescriptible qui la caractérise, en virant le caracter designer du jeu: le Chinois Andy Seto. Ce dernier décide alors, avec sa très talentueuse et réputée équipe, de créer un manga en parallèle avec le jeu vidéo, qui voit quant à lui le design de ses personnages devenir de plus en plus catastrophique à chaque nouvel opus. Le succès du manga est conséquent, au point de voir sortir, quelques années plus tard, ce King of Fighters: Zillion dans nos contrées.
UN SCENARIO ACCESSOIRE...
Même si l'intrigue de King of Fighters: Zillion comporte effectivement un tournoi international réunissant tout les plus grands combattants de la planète, il serait extrêmement réducteur de la réduire à ce simple événement (qui se déroule, par ailleurs, par équipes de trois, et non en un contre un). L'histoire débute à la fin du tournoi 1998, dont l'organisateur, le maléfique Rugal, avait ressuscité la force du démon Orochi, que seuls peuvent détruire les trois descendants des familles l'ayant auparavant anéanti, j'ai nommé Kyo Kusanagi, Iori Yagami et Chizuru Kagura. Or, la famille de Yagami ayant dans le passé fait un pacte de sang avec le diabolique Orochi pour des raisons que je vous laisse le soin de découvrir, le sinistre spectre est condamné à rester en vie tant qu'un Yagami vivra. Quoi qu'il en soit, le terrible combat se termine par une terrible explosion, et Kyo Kusanagi devient dès lors introuvable (ainsi que le corps d'Orochi). Le temps des préparations du King of Fighters 99 arrive, et l'on découvre que Kyo a été enlevé par une ignoble organisation du nom de NEST, visant, une fois n'est pas coutume, à la conquête du monde. Si le valeureux combattant réussit à s'échapper de son lieu d'emprisonnement, il ne lui faut pas longtemps pour réaliser qu'il a perdu sa force légendaire, et que Nest ne restera pas sur un échec.
Voila l'histoire, du moins son début, largement résumée de King of Fighters. Sachez que seuls six volumes sur seize sont sortis dans notre beau pays. On peut donc encore espérer de nombreux retournements de situation pour un scénario ne se voulant rien d'autre qu'agréable, tout en étant tout de même plus subtil que ce que l'on aurait pu attendre. Il faut saluer la mise en forme d'Andy Seto, qui respecte parfaitement les personnages d'origine, tout en n'inondant pas le lecteur de caractères clés. Ce n'était pas un pari gagné d'avance, sachant que King of Fighters est un jeu aux personnages nombreux, vivants et extrêmement divers. Pour l'instant, à peine la moitié des personnages attendus sont rentrés en scène, et il y à fort à parier que les fans seront comblés jusqu'au bout.
...AU PROFIT D'UNE AMBIANCE SANS PAREILLE...
Le réel tour de force de King of Fighters: Zillion reste pourtant la justesse avec laquelle la géniale ambiance du jeu vidéo est restituée (ne soyons pas dupes: ceux qui ne connaissent pas la série auront beaucoup plus de mal à apprécier ce manga, et ce même s'il possède de nombreuses qualités le rendant à part entière excellent). Je suis très subjectif en ce qui concerne l'ambiance de ce jeu. En effet, en y jouant, ou en le lisant le manga, je pars dans souvent dans un délire concernant les personnages, qui ne concerne que moi (et peut-être les deux autres malades à qui j'ai pu faire partager mon goût pour KOF), et peut-être suis-je le seul a voir les choses ainsi. Néanmoins, mon délire à tout de même une base concrète, qui existe de manière indéniable. Maintenant, la manière avec laquelle vous vous pencherez sur ce contenu sera décisive quant à votre appréciation du manga. L'oeuvre d'Andy Seto ne se lit pas comme on lirait un manga sérieux de la trempe d'Akira ou Monster. Ce qu'il faut ici, c'est tout prendre au second degré, car les situations sont souvent kitsch, à la limite du ridicule, parfois. Tout prendre à la rigolade, même les situations traitées de la plus sérieuse des manières, voila comment l'on peut retirer un maximum de ce manga. A vrai dire, je ne sais pas si Andy Seto a créé son oeuvre dans cette optique, mais c'est ainsi que je le vois. L'exemple le plus flagrant reste le génial narrateur de l'histoire, que la présence tout à fait accessoire rend absolument hilarant. Dans une scène où un personnage est sur le seuil de la mort, le narrateur intervient pour commenter : "Yagami sent ses forces le quitter. En effet, le dernier coup de son adversaire l'a mortellement blessé, et il se rend compte que les portes de la mort commencent à s'ouvrir devant lui". En bref, je trouve que si l'on devait comparer cette oeuvre à quelque chose de plus connu dans nos contrées, je dirais que ce manga se rapproche énormément à bien des égards des films de Bruce Lee, dans le sens où seul l'aspect artistique (les combats, les dessins) est à prendre au sérieux.
...ET D'UN ASPECT ARTISTIQUE REVOLUTIONNAIRE (OU PRESQUE)
Dés lors vous devinez bien qu'au niveau esthétique, le manga se doit d'être irréprochable. C'est effectivement le cas, à quelques points près. Déjà le support papier est extrêmement agréable à la vue comme au toucher. Le papier est plastifié, le format au-dessus du format manga habituel, et l'oeuvre en elle-même est tout en couleur. C'est là que l'extase commence: bien que la plupart du temps dessiné a l'encre puis colorisé par ordinateur, on a souvent droit à de nombreuses gravures faites à la peinture à l'huile, ou encore à l'aquarelle (le ciel notamment), rendant le manga d'une beauté artistique incomparable. Le style d'Andy Seto extrêmement bien mis en valeur, et quiconque portant un intérêt à la peinture ne qu'être éblouit devant une telle maîtrise. En ce sens, le manga peut être assimilé à un art book, tellement l'accent est mis sur les dessins. Pourtant, une fois de plus, on ne peut que constater que certaines planches sont bien moins soignées que d'autres, et cela est assez frustrant. Malgré cette inégalité au niveau du dessin, l'attention portée à l'esthétique est très largement au dessus de la moyenne, et si vous lisez des mangas pour leur beauté, King of Fighters: Zillion doit d'ores et déjà faire partie de votre collection. Leur amateurs apprécieront les planches décoratives en fin de volume, et notamment les petites fiches des personnages, absolument délirantes (hobby : visiter les usines, plat préféré : les surgelés).
CONCLUSION
L'accueil que vous porterez à l'oeuvre d'Andy Seto dépend largement de votre façon de lire les mangas. Si pour vous les dessins ne sont qu'un support obligatoire, mais secondaires à l'action, l'histoire ou autre, passez votre chemin. Mais si vous considérez l'aspect artistique avant l'aspect pratique, alors croyez moi: King of Fighters: Zillion est une bénédiction à ne rater sous aucun prétexte.
KING OF FIGHTERS: ZILLION (Manga)
KING OF FIGHTERS: ZILLION (Manga)
Hum, tres dure decision....
Mettons, pour ceux qui aiment les dessins: 8 sur 10
pour ceux qui s'en moquent un peu des dessins: 5 ou 6 sur 10
pour moi: 35
NOTE: Rajoutez de 1 a 2 points pour les fans de KOF
Mettons, pour ceux qui aiment les dessins: 8 sur 10
pour ceux qui s'en moquent un peu des dessins: 5 ou 6 sur 10
pour moi: 35
NOTE: Rajoutez de 1 a 2 points pour les fans de KOF
KING OF FIGHTERS: ZILLION (Manga)
En voila unecritique qu'elle est bonne et bien documenté. Et puis oui bien construite. 

Always over the rainbow
Qui est en ligne ?
Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 1 invité