Highway to hell... note : 8/10 (s'il en fallait vraiment une...)
Vous avez peut-être, sûrement même, entendu parler de lui récemment... Hubert Selby Jr. est un auteur américain, né en 1928, qui nous a quitté tout récemment, le 26 Avril dernier... Lors vie assez mouvementée, où il est passé par les Marines, la tuberculose, les drogues, lasile psychiatrique, et même la prison, il a trouvé un certain repos après sêtre acheté une machine à écrire et avoir commencé à écrire... Son premier roman, Last exit to Brooklyn, paru en 1964 aux États-Unis, connaît un vif succès. Après La geôle (The Room, 1971), et Le démon (The Demon1976), paraît en 1978 Retour à Brooklyn (Requiem for a Dream).
Lhistoire se déroule donc à New York, pas forcément dans les quartiers les mieux famés...
Sara Goldfarb, veuve cinquantenaire, mène une vie qui na pas vraiment de sens, à se morfondre chez elle devant sa télé et sa nourriture, lorsque quelquun lappelle pour lui dire quelle a été sélectionnée pour passer à la télévision. Sa vie prend alors un nouveau tournant, elle a trouvé un nouveau but à sa vie. Pour être belle et pouvoir rentrer dans la belle robe rouge quelle avait mise pour la bar-mitzvah de son fils, elle décide dentamer un régime très restrictif, quelle a trouvé dans un livre à la bibliothèque ... elle ne tient pas le coup longtemps, son réfrigérateur la nargue trop... Sur les conseils dune amie, elle va consulter un médecin, qui lui prescrit des pilules magiques : elle na plus faim, et est en pleine forme...
Harry Goldfarb, son fils, un jeune denviron 25 ans, passe son temps à se défoncer et à dealer... Avec son ami, Tyrone, un noir du même âge, il concocte un plan pour gagner de largent en vendant de lhéroïne, acheter une livre de pure avec cet argent, la couper, la revendre, devenir très riches, assez pour sortir de la rue, avoir une vie décente, ne plus fréquenter tous les drogués des bas-fonds... Il a même lambition de créer un café artistique avec des représentations, et même des expositions de peinture... Doffrir à sa petite amie, Marion, sa bourgeoise, dont il est très amoureux, la vie dont ils rêvent tous les deux...
On suit en parallèle lhistoire de plusieurs personnages. Au début, on simagine que tout va bien pour eux, quils vont sen sortir... Le régime de Sara fonctionne à merveilles, elle fond à vue doeil... Harry et Tyrone ont trouvé plusieurs combines, ils ont accumulé plusieurs milliers de dollars.
Mais tout nest pas aussi rose...
Les pilules de Sara sont en fait des amphétamines... Très vite elle devient très nerveuse, paranoïaque, schizophrène... On lui donne du Valium, ça sarrange un peu, mais son état continue à se dégrader... surtout parce quelle na pas de nouvelles quant à lémission de télé dans laquelle elle devait passer.
Harry et Tyrone ne sont plus vraiment dans le coup... la ville de New York nest plus approvisionnée comme il faut, la came se fait rare... Lentement, leur but premier nest plus de gagner un maximum dargent, mais plutôt de se procurer de lhéroïne pour eux, car, ils y sont devenus très vite, et de plus en plus dépendants...
Ainsi commence la descente aux enfers de tous ces gens...
Sara devient presque folle, est finalement internée dans un hôpital psychiatrique où, soignée par un médecin peu scrupuleux, elle sera soignée aux électrochocs, traîtée comme un sous-excrément, perdant le peu de dignité qui lui reste...
Harry et ses amis sont de plus en plus accros à lhéroïne, ne vive plus que pour et par elle... Lentement, leurs rapports se dégradent, chacun fait des cachotteries à lautre quant à la drogue qui lui reste, les ambitions du café pour Harry et Marion sévanouissent peu à peu, Marion commence à se prostituer pour obtenir quelques sachets... Enfin, elle ne considère pas ça comme de la prostitution... disons quelle couche avec un dealer qui ne refile de la came quaprès les services dune jolie jeune fille... ce quil veut, ce nest pas largent, mais les filles...
Le roman de Selby est poignant de réalisme... ça vous prend aux tripes, et ne vous lâche plus, même une fois que le livre est fini et refermé... On sent quil a vécu ce quil raconte... On est totalement imprégné dans cette histoire des bas-fonds new-yorkais... On sattache aux personnages...
Mis à part les dialogues qui sont carrément insérés dans le reste du récit (pas un seuls guillemet, ni aucun tiret... on ne sait plus vraiment qui parle, cest assez fatigant, mais on sy fait), le roman est très bien écrit... LorsquHarry, en plein trip (bad ? ça, je ne le sais pas) fouille dans son nez afin den extirper une grosse crotte de nez, cest décrit dune telle manière quon ne peut pas sempêcher dadmirer le travail de lauteur.
Cest dommage, on ne connaît pas vraiment la fin-fin de tout ce roman... pour moi, il se terminait un peu en queue de poisson... bien sûr, on peut limaginer :
Sara légume dans son hôpital psychiatrique, Harry, mort, à cause de son bras gangréné (il ne se piquait plus quà un seul endroit, ça sétait infecté, et tout son sang a été contaminé), lamputation ne laura pas sauvé, Tyrone, survivant peut-être aux trois mois quil passera en prison, à se faire maltraiter plus que les autres parce quil est noir, Marion, passant de plus en plus de temps chez son dealer, de plus en plus droguée, overdosée si elle nessaie pas de sen sortir...
Un livre à lire donc, par un auteur qui a apparemment beaucoup inspiré Bret Easton Ellis (Glamorama, Les Lois de lAttraction), qui ma donné envie de mintéresser au reste de loeuvre de Selby...
En VO cest encore mieux, je pense, vu, par exemple, la transcription de laccent de Tyrone, qui ne rend pas trop en français...
Bon, maintenant, il faudrait que je voie ladaptation au cinéma, par Aronofsky, que je suis sûrement la seule à ne pas encore avoir vue...
(maintenant que jai la télé et le lecteur DVD, autant en profiter...). Dès que cest fait, jessaie de compléter ma critique...) voilà !
[EDIT : la prochaine fois j'essaierai de me relire AVANT de poster une critique... afin d'éviter quelques fautes de frappe...]
