- Tais-toi, on ne va pas s'enliser dans ce débat sans fin, regarde plutôt les Sept Samouraïs!

Le Japon. Au Moyen Age.
Un petit village de paysans pauvres est constamment détroussé par une bande de bandits. Cela ne peut plus durer!
Plutôt que de s'applatir devant leurs ennemis, les habitants du village vont décider d'aller quérir des samouraïs pour les aider à défendre leur village. Certes la tâche n'est pas aisée, car comment obtenir de l'aide quand on est sans le sou. Heureusement, tout n'est pas si pourri en ce bas monde. Avec l'aide de Kambei Shimada (Takashi Shimura), un samouraï qui n'a jamais, selon ses dires, gagné de batailles, les paysans vont vite revenir au village avec une bande de Sept Samouraïs.
Ce film de 1956, en noir et blanc, est un film incontournable qui a été l'objet d'un remake américain (Les Sept Mercenaires). Mais il est difficile d'analyser quels éléments font la force de Shichinin no samurai.
Il y a, tout d'abord, Kikuchiyo (Toshirô Mifune), samouraï de piètre envergure, dont les gesticulations, les mimiques et les cris perpétuels engendrent souvent un sourire chez le spectateur. Ce personnage prendra un rôle important dans la troupe de samouraïs, d'abord purement divertissant mais finalement rattrapé par la réalité de la guerre et de la portée de ses actes.
Il y a aussi Kambei, le sage samouraï, maître en tactique qui a vu de nombreuses batailles, et qui est le leader incontestable de l'entente entre les samouraïs et les villageois.
Son jeune fidèle Katsushiro (Isao Kimura) l'accompagne et trouvera l'amour dans ce village, avec tout ce que la différence de caste peut impliquer.
N'oublions pas non plus le secret Rikichi (Yoshio Tsuchiya) qui hait viscéralement les bandits.
A un niveau supérieur, Les Sept Samouraïs permet au réalisateur, Akira Kurosawa, de faire l'éloge de la force unifiée entre les villageois et les samouraïs, une force qui permet de combler les peurs presque irrationnelles d'un village entier contre une quarantaine de bandits aussi pauvres qu'eux.
On y voit aussi des samouraïs loin d'être flamboyants : l'un d'entre eux est un simple coupeur de bois, un autre ne semble même pas être véritablement samouraï, et la majorité sont principalement intéressés par l'argent.
Bref il est finalement très difficile de savoir pourquoi on aime ce film. Je crois pour ma part qu'il oscille tout le temps entre l'humour, la noirceur, le desespoir, l'espérance, le noir et le blanc. Comme la vie. Et c'est peut-être pour ça qu'on l'aime.
Note : 9/10