Eh bien je dois dire que dès les premières secondes du film - que je suis allée voir en traînant les pieds (car l'affiche esthétisante ne me disait déjà rien qui vaille) - j'ai su que j'allais fermement m'ennuyer. Mais j'ai voulu en avoir le coeur net et voir pourquoi ?
Or donc, je n'ai pas vécu la guerre; mais j'ai trouvé cela tellement mal joué : on sentait tellement le plateau de cinéma mal servi, la recréation des moindres détails qui palliie au manque évident d'authenticité et de vie et de choses à montrer (c'est la vie qu'il faut montrer pas l'habit), un si mauvais jeu d'acteur qui peut être amputé au fait qu'eux non plus n'ont pas vécu la guerre, mais surtout au fait que le réalisateur bien qu'il ait lu beaucoup de livres à ce sujet dit-il, ne l'a pas revécue lui dans sa chair en s'en imprégnant ... car il n'a rien su en retransmettre de son empathie pour les pauvres hommes qui y ont laissé la vie, la vraie...
Le cinéma c'est la vie, du moins quelque chose - de l'art peut-être ... ?
- qui essaye de l'imiter au plus proche car elle est, à mon humble avis inimitable mais ça fait des siècles qu'on essaie de la toucher à travers l'art, certains y arrive au prix de leur propre vie sinon physique certainement intérieure, et ça coûte plus cher que 45 millions d'euros, mais c'est moins indécent. Je m'égare à peine ... Or donc, figurez vous une jeune fille qui recherche son amour peut-être mort depuis des années, serait-elle dans votre imagination - même la plus pauvre ce qui est le cas ici ... aussi lisse ? la pauvre Audrey n'avait hélas rien a joué ... mais dès les premières minutes du film on voit quand même ses jolies fesses et on sait qu'elle médite quelque infidélité avortée mais sublimée en émotions nocturnes ... (là encore c'est vulgaire mais filmait de façon lisse, la belle audrey gémit et on devine sa jouissance chaste... ahaha);
Je continue la débâcle des petites blagues du facteur, des petits déguisements de la Corse, des personnages campés comme des caricatures, ah oui et le grand moment de cinéma, le blé doré qui danse dans le vent violemment avant que l'un des paysans se fasse enrolé, c'est du très mauvais cinéma tout ça, esthétisant, ne disant rien, ne touchant pas; aucune émotion ... aucune vie donc.
Voilà : une suite de petites scénettes qui ne rendent pas compte de la triste réalité de la guerre et des personnes restées à attendre et se morfondre. Ce sont des vies ça qui ont été touchées et détruites, et on l'oublie à peine sortie de la salle ... je devrais dire à peine entré ...
Mais Audrey posait là avec son tuba et l'autre avec son gant rouge, ma foi, ça aurait pu prendre me suis-je dit ; quand il narre l'histoire de leur rencontre ... ça c'était joli ... mais l'effet irisé en haut du phare quand il la sauve alors qu'elle allait tombée dans son rêve (à Audrey et Jeunet aussi pauvre de lui) ça fait faux, kitsh ...mais c'est ça facture ... et il la fait payer cher, 240 millions de francs pour acheter un dirigeable qui va flamber en deux secondes et des costumes inhabités tout au long du film ... ça fait cher le navet ma foi. Pas d'histoire d'amour non plus donc ... c'est difficile comme on sait de ne pas faire banal dans le genre..
Bref, ce film est inauthentique, incertain, sans vie, ne dit rien, n'apporte rien, n'est même pas du cinéma. Du vrai j'entends comme evidemment dans tous les arts, on en fait peu.
Finalement et pour commencer on peut se demander :qu'est-ce que le cinéma ?
C'est loin d'un long film du dimanche et d'un poulain prénommé Amélie ... en tous cas.
