The Valley of Gwangi [Film]

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Daggy
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The Valley of Gwangi [Film]

Message par Daggy »

Annonce : je viens de voir que ce film passe actuellement sur Canal+. Après délibération avec moi-même, je décide de vous recommander cette merveille avant quelle ne soit classée dans les dossiers secrets du Vatican. Horaires : samedi 29 janvier (0h30) ; lundi 31 janvier (8h30) ; mercredi 9 février (5h25).


The Valley of Gwangi (1969)

Image

Réalisation : Jim O'Connolly
Scénario : Julian More, William Bast & Willis H O'Brien
Effets Spéciaux : Ray Harryhausen
Interprètes : James Franciscus (Tuck Kirby), Gila Golan (T.J. Breckenridge), Richard Carlson (Champ Connors), Laurence Naismith (Prof. Horace Bromley).
Genre : heu Western préhistorique
Pays : Etats-Unis
Durée : 90 minutes (dont 45 de bonheur)


En 1942, Willis OBrien ne sembête pas doriginalités et élabore une histoire un peu bancale, rassemblant les principaux ingrédients qui ont fait le succès de King Kong (1933), film mythique sur lequel OBrien a été concepteur marionnettiste. Mais la RKO refusant de le produire, ce manuscrit tombe dans le gouffre sans fond du néant infini de la création. Et un jour, deux petits malins le ressortent du placard pour en faire le bouleversant The Valley of Gwangi, film débordant de générosités

Une histoire taillée dans le roc dAlmeria [Attention : ya du spoil à King Kong*]
Déjà, The Valley of Gwangi repose sur un scénario dune solidité à toutes épreuves. Imaginez un peu : Far West, Rio Bravo, frontière du Mexique. Un groupe de gitans découvre un Eohippus, minuscule cheval de 22 cm et avec des petits doigts de pieds à la place des sabots. Ils le baptisent ingénieusement "lé péti chéval" (cest à ce moment-là quon se rend compte du génie ultime des trois scénaristes du film). Des cow-boys intermittents du cirque récupèrent lé péti chéval et le renomment "El Diablo". Leur objectif est de le mettre en scène dans un spectacle totalement original au milieu de leur arène de toréador. Malheureusement, lEohippus est kidnappé par des gitans qui, pour éviter que le malheur ne sabatte sur leur communauté, le relâchent dans la vallée de Gwangi ! Les cow-boys intermittents du cirque décident alors de monter une expédition, bravant linterdit de la vallée, et découvrent un endroit rempli d'animaux préhistoriques ! Nécoutant que leur courage, les cow-boys intermittents du cirque prennent la fuite avant davoir capturé aux lassos un énorme T-Rex

LEnchanteur de créatures
Ensuite, un film doté dune armature scénaristique aussi surprenante se devait davoir à ses services linventeur de la Dynamation**, jai nommé : Monsieur Ray Harryhausen. Cest à ce démiurge de talent que lon doit les monstres antédiluviens des films Le Monstre des Temps Perdus (1953), Le Monstre Vient de la Mer (1955), ou Un Million dAnnée avant JC (1966). Mais Harryhausen est surtout célèbre pour ses extraordinaires créatures mythologiques des Sinbad (1958), Jason et les Argonautes (1963) ou Choc des Titans (1981). Une référence pour les fans du cinéma merveilleux !

Le travail de Harryhausen sur The Valley of Gwangi est remarquable. Le film apparaît pour certains comme un simple hommage à Willis OBrien, celui-là même qui lui proposa dêtre animateur pour Monsieur Joe (1949) de Schoedsack (cf. remake de 1999, Mon Ami Joe). Mais The Valley of Gwangi est dabord loccasion pour Harryhausen de mettre en pratique sa dextérité. Evidemment, il faut se replacer dans le contexte de lépoque et faire abstraction des effets spéciaux modernes que nous connaissons. En acceptant cela, on savoure avec beaucoup de plaisir les animations de lEnchanteur. De lEohippus tout mimi, aux mouvements complexes de Gwangi, le méchant T-Rex. Car lintérêt premier du film, cest évidemment ce dinosaure à la personnalité très forte. Harryhausen insuffle à sa créature des tas de petits détails qui le rendent tellement vivant quon en oublierait presque le lourd travail danimation qui se cache derrière. Cela devient encore plus intéressant quand on sait que Harryhausen est un artisan qui confectionne seul ces séquences à partir de rien ! Et malheureusement, cela se voit un peu à plusieurs moments du film. Par exemple, son Gwangi change constamment de couleur : un coup mauve, un coup gris. Cest assez désagréable ou jubilatoire (suivant votre degré dhumour^^). Les moyens de lépoque ne sont pas ceux daujourdhui ! Il nempêche que Ray Harryhausen apporte sa méticulosité artistique à cette production. Véritable héritage pour les nouvelles générations tels que Tim Burton, Terry Gilliam, Phil Tippett, Georges Miller ou, soyons fou, Hayho Miyazaki !

Lautopsie de la bête

Le scénario : 6/10. Fallait oser le mélange Cow-boy/Dinosaure et lamalgame Espagne/Mexique. Cest courageux, je trouve. Mais jenlève 3X1/2 points parce quils sont trois à se partager ce script inspiré et jen soupçonne un, voire deux, davoir tourner les pousses pendant la phase décriture (cest souvent le cas quand on bosse à plusieurs sur un projet^^).

Linterprétation : 5/10. A part James Franciscus, je dois avouer que je ne connais pas vraiment les acteurs qui jouent dans ce film. Le jeu des comédiens ne ma pas véritablement transporté. En même temps, jai pas trop été attentif à leurs prestations, beaucoup trop concentré sur les créatures de Harryhausen.

Mise en scène et montage : 7/10. Je nai pas constaté lombre dun faux raccord ou dune violation du 180°. Pendant les 45 premières minutes, je vous avoue avoir été dans un état semi-végétatif. Mais passer ce long moment de torture qui consiste à préparer psychologiquement le spectateur, le reste du film est totalement dynamique.

La musique : 7/10. Mes connaissances en matière daccompagnement musical étant limitées, dans le doute, je mets une bonne note. Petit bémol qui lui vaut 2 points : il manque cruellement les Gipsy King à cette BO pour vraiment en faire une référence transcendantale.

Les effets spéciaux : 10/10. Ray Harryhausen quand même ! Vous me mettez de la pâte à modeler, du fil de fer pour larmature des créatures, et un caméscope entre les mains, ben, je suis incapable de faire mieux que Harryhausen. Par conséquent, une note exemplaire simpose

La reconstitution archéologique : 9/10. Je ne suis pas un spécialiste et je nai pas cherché à vérifier la plausibilité de lhistoire. Mais tout ma lair vraisemblable. Selon mon échelle de connaissance, je placerai même The Valley of Gwangi
dans la catégorie des fictions documentaires (très à la mode en ce moment... trop même^^). Cest surtout que ce film, et notamment la présence de lEohippus, est à lorigine de la passion dévorante dune amie pour larchéologie. Je lui dédis dailleurs ce post !



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*Le critique de ce film tenait à sexcuser pour ce jeu de mot susceptible de choquer les plus sensibles.
**Technique danimation images par images combinée à lincrustation des miniatures avec des prises de vue réelles.
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Daggy
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The Valley of Gwangi [Film]

Message par Daggy »

Ah ! Joubliais juste un péti détail :

(prend une grande inspiration)

RAY ! QUEST CE QUE JE TAIME TOI !

:ooops: Désolé
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