Un Coiffeur Jaloux [Film]

[nazonfly]

Saint-Julien-Molin-Molette, un nom qui fleure bon le paysage grolandais... Et pourtant c'est en France. Et c'est là que j'ai vu Un Coiffeur Jaloux, dans le cadre du Festival du Premier Film d'Annonay (on en parle sur cette page).

Une ville de l'importance de Saint-Julien-Molin-Molette (1200 habitants les bras levés et les hameaux rattachés) n'a que peu de chance d'avoir un cinéma. Et pourtant des passionnés y font vivre une petite salle de cinéma, le Cinémolette...
C'est donc dans une ambiance vraiment très sympathique (oui les gens sourient à l'entrée, se disent bonjour etc) que j'ai pu assister à la projection de ce Coiffeur Jaloux.

Célibataire, Bent a une vie plutôt monotone partagée entre les visites à son vieux père et son travail à la morgue. Il ne semble pas réellement épanoui et a tendance à vivre tranquillement. Cet aspect est mis en scène par sa relation avec son coiffeur : depuis 10 ans, il va chez son voisin, Frank, se faire couper les cheveux, sans jamais changer de coupe. Frank est un coiffeur dont la vie ressemble étrangement à celle de Bent, rythmée par ses deux principaux clients.
Mais en quelques jours la vie des deux hommes va être chamboulée. Le père de Bent meurt, le deuxième client de Frank va mourir. Et pour parachever le tout, une étrange cerise sur le gateau va faire son apparition dans le quartier : la jolie Susie, sujette à de graves troubles de mémoire à court terme, aménage à proximité.
Pour Bent, ça va être le coup de foudre. Et les derniers changements dans sa vie lui feront symboliquement changer de coupe de cheveux. On comprendra aisément que le coiffeur ne verra pas ce changement d'un bon oeil.

A la lecture du résumé, on pense que l'on va assister à un délire loufoque, voire à un bon vieux film trash avec un coiffeur psychopathe. Il n'en est rien. Un Coiffeur Jaloux reste gentiment dans un cadre somme toute très réel.
Et c'est cet état de fait qui rend le film, à la fois très bon et original, mais finalement plutôt décevant. On sent qu'il aurait pu partir dans tous les sens et aboutir à un des OVNIS filmiques que l'on croise parfois.
Pourtant la réalisatrice fait de son film une tranche de vie qui aurait pu réellement se dérouler. Et cette tranche de vie forcément se finit très bien, pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Mais un Coiffeur Jaloux est quand même un bon film, un de ceux qui se laisse regarder sans ennuyer le spectateur (et sans l'enthousiasmer non plus). A la manière d'un Amélie Poulain, ce film peut vous rendre l'espoir, peut vous permettre de regarder la vie du bon côté. Mais il ne faut pas en attendre plus que celà.

Note : 7/10