Jean-Marie Gourio
illustrations de Willem
Aux éditions Robert Laffont
1999

Genre: recueil de vie
Note : 5.5/10
Brèves de comptoir, ce n'est pas vraiment un roman, ce n'est pas non plus une autobiographie. C'est un recueil. Oh, pas un recueil de poèmes non, juste un recueil de phrases, de dialogues, voire même de mots d'esprits issus des fameux troquets que la tradition Française connaît si bien. Toutes ces phrases sont recueillies par Jean-Marie Gourio, une sorte de Gustave De Kervern qui écume tous les bars de la France,à l'affût de la moindre prose. On le voit encore, Gustave, avec son petit calepin et son magnéto, planqué dans les ombres tamisées d'un estaminet. Tel un chasseur, il traque le moindre mot, de Paris à Brive en passant par Evreux, pour ensuite le répertorier dans ce recueil de 700 pages. En voilà une oeuvre singulière! Qui ne manquera pas de nous laisser perplexe par son originalité...
Brèves de comptoir est tout dabord un témoignage de notre époque, cest un peu une plongée dans le monde du commun des mortels, une croisière au royaume de la « France den bas ». Avec ses petites phrases parfois assassines, parfois poétiques ou quelques fois tout simplement affligeantes de débilité. Le recueil de Jean-Marie Gourio sancre directement dans la réalité de la vie quotidienne. La forme du livre en témoigne, avec ces différences de typographies au fur et à mesure des pages ; les lettres sont tantôt grasses, grosses ou en italiques, on a parfois une accumulation de dialogues en un seul coin de page comme si le pouls de la vie allait bouleverser la matérialité de lécriture. Le pire, cest quon finit par y prendre goût : consommer avec modération ces petites phrases croustillantes et étonnantes, ces petites phrases surréalistes sauvées de loubli.
A la limite, ce recueil est presque sociologique. Beaucoup mieux quun sondage de la SOFRES. Dans les bars tout le monde parle de tout, de politique, de sciences, de philosophie (parfois), dhistoire, du chien de la voisine, de rien.
Et cest justement cela qui pourrait porter préjudice au livre. Il ne sagit peut-être finalement que de mots vulgaires sans aucune espèce dintérêt, sortis tout droit de la bouche de beaufs désoeuvrés.
Rien que pour vous, un petit échantillon. No comment.
Attention, je vais les afficher dans les prochains posts ci-dessous, pour des raisons que tous le monde connait...