Little Big Man - Arthur Penn

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gyzmo
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Little Big Man - Arthur Penn

Message par gyzmo »

Résumé : Dans un hospice vit un américain âgé de 121 ans. Il se dit être le dernier rescapé de la bataille de Little Big Horn, lieu historique où le général Custer et sa cavalerie ont été massacrés par les Indiens de Sitting Bull. Interviewé par un journaliste qui sintéresse à cet évènement, le vieil homme raconte alors son voyage initiatique tumultueux, entre le monde des visages pâles dans lequel il est Jack Crabb (Dustin Hoffman) et les campements des peaux rouges où il fût Little Big Man.

« Grand Petit Homme ».
Vous ne trouvez pas que les noms que se donnent les Indiens sont beaux et poétiques ? Ils respirent la simplicité, la pertinence, le rêve. Dire que lempire Hollywoodien a longtemps sous-exploité la richesse de cette culture Il faut attendre 1950 pour quenfin, Delmer Daves réalise The Broken Arrow (La Flèche Brisée), le premier western de rectification. Dès lors, lIndien est libéré de limage sanguinaire dans laquelle on la enfermé. Il retrouve toutes les nuances de sa personne. Il redevient un être humain qui lutte pour survivre sur sa terre grignotée par lhomme blanc.


Ecrit à partir du roman Mémoires d'un visage pâle de Thomas Berger, Little Big Man de Arthur Penn (1970) est un film délibérément pro-indien qui magnifie plus quil ne « réhabilite ».
Le réalisateur affirme également que sa réalisation fait écho à la guerre du Vietnam dans laquelle les Etats-Unis sont embourbés depuis 1961. Parabole ou pas (il faut reconnaître que tous les films qui sont sortis dans les années 70 se disent être une critique de ce conflit), Little Big Man nest pas tendre avec Oncle Sam. Dabord, les grandes figures historiques que sont Calamity Jane, Wild Bill Hickock, Buffalo Bill et surtout le général Custer en prennent pour leur grade. Ensuite, la famille, la religion, le négoce, la propriété, la politique, la stratégie militaire, toutes ces valeurs sont filmées sous le prisme de la dérision. Le message est tellement clair et dérangeant quArthur Penn a dû attendre une dizaine dannées pour trouver des partenaires financiers avec qui monter son projet.
Au final, Little Big Man se présente aussi comme une satire de lamerican way of life
qui cède facilement aux péchés capitaux tout en voulant se persuader de linverse. La critique n'est pas nouvelle...

Le film nen reste pas moins original dans sa façon de traiter le sujet puisquil unit le burlesque au drame. Cela aurait tendance à déstabiliser. En fait, Arthur Penn se sert de ces deux atmosphères pour équilibrer son histoire. Le cinéaste évite ainsi à sa réalisation de se situer dans le tout pathétique. Et cet alliage fonctionne bigrement bien.
Pas évident de retenir ses larmes devant le génocide des Cheyennes par la 7e cavalerie du général Custer sur le sol même dune réserve indienne, spécialement offerte par le gouvernement américain en guise de paix. A contrario, difficile de ne pas sesclaffer de rires pendant la période « Roi du revolver » et dans laquelle le jeune Jack Crabb, rebaptisé pour loccasion Kid Limonade, se découvre un talent inné pour le tir et projette de devenir un tueur à gage. Le choix de Dustin Hoffman pour interpréter Jack Crabb - Little Big Man est impeccable. Son physique singulier colle à ce personnage hors norme qui na rien à voir avec les grandes carrures qui traversent habituellement les vastes plaines du Western. Un être hybride, sans véritable attache et capable du meilleur, mais souvent du pire ! Il nest pas vraiment un modèle de courage. Il nhésite pas à retourner sa veste pour survivre face à un destin qui le balade dun monde à lautre. Dustin Hoffman passe adroitement de ladolescence à la vieillesse, de la clownerie à la tragédie. Sil joue ici son premier grand rôle, sa performance dacteur tient en grande partie le film sur ses épaules et la vision du grand petit homme quil deviendra par la suite de sa carrière crève les yeux !
Lhumour noublie pas de croquer tendrement la communauté indienne, Petit Cheval, ni-homme ni-femme, et Ours des Montagnes, malchanceux et ennemi juré de Little Big Man, étant au cur de cette volonté de faire danser tout le monde autour de la cocasserie.


En tant que western de réhabilitation, Little Big Man na peut-être pas la popularité et la rigueur du Danse Avec les Loups de Kevin Costner. Mais il y a quelque chose dans ce film que les autres réalisations de ce genre nont pas. Une humanité toute simple, avec des défauts qui sont des qualités. Une uvre cinématographique qui fait à la fois pleurer et rire, tout en déclenchant de la réflexion sur ce qui nous est essentiel ou pas dans une courte vie, cest ce que jappelle une vision qui convient à mon grand petit esprit.

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Avec 8.5/10, le film manque de peu le coeur de ma cible.
Et de votre côté, qu'en est-il ?

(pas grand chose à ce que je vois :cry: )
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