Rez, immonde daube, ou uvre géniale? [Jeux Vidéo]
Publié : 16 octobre 2005, 12:50
Test de Rez version DC (Retirez un point pour la version PS2, moins fine graphiquement à cause d'un aliasing quasi-constant)
Tetsuya Mizuguchi, un nom qui sonne et résonne dans beaucoup de têtes. Cest à ce créateur atypique que nous devons des titres inventifs tels que Rez, que nous allons tester, et Space Channel Five, jeu de rythme bien pêchu. Sa liberté de création nentrant plus vraiment dans le créneau de Sega, il fut remercié il y a peu. Il rébondit très récemment en créant le studio Q Entertainment, étant à l'origine de titres comme Meteos ou Lumines. Mais avant cela, il y a eu Rez.
Une ode à labstrait
Tenter dêtre objectif sur Rez, cest aussi difficile que de grimper lEverest nu en plein Hiver, rien que ça. Vous êtes prévenus. Pour commencer, attardons-nous un instant sur les modes de jeu. A prime abord, vous sont proposés deux modes essentiels, auxquels viendra se greffer le Time Attack plus tard, je veux bien entendu parler de loption « Voyage » et « Jouer ». Pour le premier cité, vous parcourez le titre en étant totalement invulnérable aux attaques ennemies. Ce qui peut paraître dérisoire à première vue. Mais on décèle rapidement une autre fonctionnalité pour ce mode, celle de sentraîner à passer certains passages délicats et à apprécier le jeu sans se soucier de sa santé. Mais la moelle du titre réside évidemment dans son mode « Jouer » qui tient pour rôle daventure interactive à plein temps. Quatre niveaux de base il faudra en ajouter un cinquième si vous remplissez certaines conditions bercés par quatre musiques originales à façonner selon ses désirs. Dans un monde futuriste, très stylisé et psychédélique, votre but est décraser la vermine environnante, dans une sorte de TPS (Third Person Shooter) musical débridé. Au fil de vos pérégrinations couronnées de succès, votre avatar se métamorphose selon votre taux de récupération de petites capsules bleues. Plus vous êtes évolué, moins vous êtes en proie à léchec. À la manette, votre unique but est de shooter les êtres abjects aux alentours : vous ne contrôlez pas les mouvements de votre personnage, seule la gâchette vous est laissée à disposition. Ce qui peut se révéler frustrant dabord, mais vite compréhensif, vu le choix de gameplay opéré pour ce titre pas comme les autres.
Dance dance rezolution
Voilà pour le vernis du titre, à présent, grattons un peu plus en profondeur pour voir ce qui en découle. Si Rez peut être considéré comme un jeu de shoot pur et dur, il ne faut pas omettre ses vertus musicales qui sont prédominantes. A chaque ennemi abattu, et un petit son viendra signaler son décès. Ainsi, enchaîner des combos crée une mélodie venant se moudre dans le rythme de base pré déterminé. Libre à vous donc de façonner à votre guise la musique de votre choix, selon vos aspirations et votre manière de jouer. Du jamais vu. Chaque Area est découpée en dix petits levels, de durée variable (entre 30 secondes et 4-5 minutes parfois) et ce qui choque demblée, cest la montée en régime progressive au fil des niveaux. A chaque transition, la manette vibre (kit vibration obligatoire pour ce jeu) et vous faites corps avec le personnage comme jamais. A chaque fin de stage, un boss viendra sanctionner votre progression. Et sur ce point, il faut avouer quils sont tout bonnement grandioses. Boules luminescentes orange fluo de boite de nuit à découper en parcelles, complexes indéterminés, amas de cubes qui se fondent pour créer une entité qui court, on aura rarement vu une imagination et une réalisation aussi débridée. Clairement, ces boss sont jouissifs au possible, à lapparence invulnérable, mais possédant chacun un talon dAchille. À cela vient sajouter des ennemis de base loin dêtre en reste. Très épurés, agressifs, parfois passifs, ils sont votre support musical idéal.
Ne me reziste pas !
Rendu à ce stade de votre lecture, vous vous demandez toujours ce qui fait loriginalité véritable de ce titre. Et bien sans aucun doute son parti pris graphique allié à un gameplay sauvagement novateur. Sur le plan des textures, on a rarement vu plus sommaire : ou comment faire un jeu avec des milliers de fils de fer. Le choix esthétique est évident, on adhère, ou pas. À cela vient sajouter une palette de couleurs exceptionnelle, affichant des tons très agressifs et dilués, pour le bonheur des mirettes. À chaque explosion, un déluge deffets vient contraster avec lapparente simplicité des formes. Et ce contraste ne sarrête pas là. Car Rez joue avec les effets, les sens, et les fonds blancs abyssaux viennent troubler la visibilité en se couplant avec des couleurs plus vives. Rez, cest lorgasme esthétique avant tout, lArt mis en exergue dans un jeu vidéo. Est-il lui même un jeu vidéo ?
Tes Rez ou tes pas Rez ?
Parlons un peu des sujets qui fâchent. Bien que brillant par son innovation, Rez nen demeure pas moins une uvre très éphémère avec une durée de vie ne dépassant pas une bonne après-midi (cinq heures à tout casser) ce qui ne manque pas de frustrer. Si pas mal de bonus ont été implémentés pour voiler un petit peu ce constat, il demeure pour le moins très clair : ce jeu est beaucoup trop court, surtout pour lambiance quil essaie de véhiculer. Comme sil manquait la moitié du jeu, comme si Rez était incomplet. Autre point, qui dit jeu musical, dit création dune bulle sonore pour pouvoir y profiter à fond. Lumières éteintes, casque sur les cages à miel, son à fond et personne autour de vous. Si vous ne pouvez pas réunir au moins trois de ces conditions, ne comptez même pas effleurer la substance du titre.
Enfin, dernier point, et non des moindre, Rez fait partie de cette caste de jeu qui ne laisse pas indifférent. On déteste ou on adore, à chacun de déterminer sil est réceptif à ce type de jeu, tout sauf académique, tant dans le fond que dans la forme. Cependant, les 60 euros nécessaires à son acquisition en neuf à lépoque paraissaient un poil abusés, pour le grand public surtout, quoiquon en dise.
Au final, vous laurez compris, difficile de trancher clairement sur un titre de cet acabit. Si vous êtes friands de techno (quoique naimant pas ce style, jai adhéré), de jeu dambiance, duvre atypique et de sensations fortes, ce jeu est fait pour vous. Les joueurs plus pragmatiques et moins rêveurs passeront forcement leur chemin.
8/10
Tetsuya Mizuguchi, un nom qui sonne et résonne dans beaucoup de têtes. Cest à ce créateur atypique que nous devons des titres inventifs tels que Rez, que nous allons tester, et Space Channel Five, jeu de rythme bien pêchu. Sa liberté de création nentrant plus vraiment dans le créneau de Sega, il fut remercié il y a peu. Il rébondit très récemment en créant le studio Q Entertainment, étant à l'origine de titres comme Meteos ou Lumines. Mais avant cela, il y a eu Rez.
Une ode à labstrait
Tenter dêtre objectif sur Rez, cest aussi difficile que de grimper lEverest nu en plein Hiver, rien que ça. Vous êtes prévenus. Pour commencer, attardons-nous un instant sur les modes de jeu. A prime abord, vous sont proposés deux modes essentiels, auxquels viendra se greffer le Time Attack plus tard, je veux bien entendu parler de loption « Voyage » et « Jouer ». Pour le premier cité, vous parcourez le titre en étant totalement invulnérable aux attaques ennemies. Ce qui peut paraître dérisoire à première vue. Mais on décèle rapidement une autre fonctionnalité pour ce mode, celle de sentraîner à passer certains passages délicats et à apprécier le jeu sans se soucier de sa santé. Mais la moelle du titre réside évidemment dans son mode « Jouer » qui tient pour rôle daventure interactive à plein temps. Quatre niveaux de base il faudra en ajouter un cinquième si vous remplissez certaines conditions bercés par quatre musiques originales à façonner selon ses désirs. Dans un monde futuriste, très stylisé et psychédélique, votre but est décraser la vermine environnante, dans une sorte de TPS (Third Person Shooter) musical débridé. Au fil de vos pérégrinations couronnées de succès, votre avatar se métamorphose selon votre taux de récupération de petites capsules bleues. Plus vous êtes évolué, moins vous êtes en proie à léchec. À la manette, votre unique but est de shooter les êtres abjects aux alentours : vous ne contrôlez pas les mouvements de votre personnage, seule la gâchette vous est laissée à disposition. Ce qui peut se révéler frustrant dabord, mais vite compréhensif, vu le choix de gameplay opéré pour ce titre pas comme les autres.
Dance dance rezolution
Voilà pour le vernis du titre, à présent, grattons un peu plus en profondeur pour voir ce qui en découle. Si Rez peut être considéré comme un jeu de shoot pur et dur, il ne faut pas omettre ses vertus musicales qui sont prédominantes. A chaque ennemi abattu, et un petit son viendra signaler son décès. Ainsi, enchaîner des combos crée une mélodie venant se moudre dans le rythme de base pré déterminé. Libre à vous donc de façonner à votre guise la musique de votre choix, selon vos aspirations et votre manière de jouer. Du jamais vu. Chaque Area est découpée en dix petits levels, de durée variable (entre 30 secondes et 4-5 minutes parfois) et ce qui choque demblée, cest la montée en régime progressive au fil des niveaux. A chaque transition, la manette vibre (kit vibration obligatoire pour ce jeu) et vous faites corps avec le personnage comme jamais. A chaque fin de stage, un boss viendra sanctionner votre progression. Et sur ce point, il faut avouer quils sont tout bonnement grandioses. Boules luminescentes orange fluo de boite de nuit à découper en parcelles, complexes indéterminés, amas de cubes qui se fondent pour créer une entité qui court, on aura rarement vu une imagination et une réalisation aussi débridée. Clairement, ces boss sont jouissifs au possible, à lapparence invulnérable, mais possédant chacun un talon dAchille. À cela vient sajouter des ennemis de base loin dêtre en reste. Très épurés, agressifs, parfois passifs, ils sont votre support musical idéal.
Ne me reziste pas !
Rendu à ce stade de votre lecture, vous vous demandez toujours ce qui fait loriginalité véritable de ce titre. Et bien sans aucun doute son parti pris graphique allié à un gameplay sauvagement novateur. Sur le plan des textures, on a rarement vu plus sommaire : ou comment faire un jeu avec des milliers de fils de fer. Le choix esthétique est évident, on adhère, ou pas. À cela vient sajouter une palette de couleurs exceptionnelle, affichant des tons très agressifs et dilués, pour le bonheur des mirettes. À chaque explosion, un déluge deffets vient contraster avec lapparente simplicité des formes. Et ce contraste ne sarrête pas là. Car Rez joue avec les effets, les sens, et les fonds blancs abyssaux viennent troubler la visibilité en se couplant avec des couleurs plus vives. Rez, cest lorgasme esthétique avant tout, lArt mis en exergue dans un jeu vidéo. Est-il lui même un jeu vidéo ?
Tes Rez ou tes pas Rez ?
Parlons un peu des sujets qui fâchent. Bien que brillant par son innovation, Rez nen demeure pas moins une uvre très éphémère avec une durée de vie ne dépassant pas une bonne après-midi (cinq heures à tout casser) ce qui ne manque pas de frustrer. Si pas mal de bonus ont été implémentés pour voiler un petit peu ce constat, il demeure pour le moins très clair : ce jeu est beaucoup trop court, surtout pour lambiance quil essaie de véhiculer. Comme sil manquait la moitié du jeu, comme si Rez était incomplet. Autre point, qui dit jeu musical, dit création dune bulle sonore pour pouvoir y profiter à fond. Lumières éteintes, casque sur les cages à miel, son à fond et personne autour de vous. Si vous ne pouvez pas réunir au moins trois de ces conditions, ne comptez même pas effleurer la substance du titre.
Enfin, dernier point, et non des moindre, Rez fait partie de cette caste de jeu qui ne laisse pas indifférent. On déteste ou on adore, à chacun de déterminer sil est réceptif à ce type de jeu, tout sauf académique, tant dans le fond que dans la forme. Cependant, les 60 euros nécessaires à son acquisition en neuf à lépoque paraissaient un poil abusés, pour le grand public surtout, quoiquon en dise.
Au final, vous laurez compris, difficile de trancher clairement sur un titre de cet acabit. Si vous êtes friands de techno (quoique naimant pas ce style, jai adhéré), de jeu dambiance, duvre atypique et de sensations fortes, ce jeu est fait pour vous. Les joueurs plus pragmatiques et moins rêveurs passeront forcement leur chemin.
8/10