Lady Vengeance [Cinéma]

[Bzhnono]

Lady Vengence de Park Chan Wook avec Choi Min-sik et Su-hee Go

Il y a quelques années un réalisateur sud coréen du nom de Park Chan Wook faisait sensation dans quelques salles de cinéma française avec Sympathy for Mr Vengeance, un film froid, terriblement violent tant sur le plan psychologique que physique. Ce film, encensé par le critique et boudé par le public (surtout pour sa sortie dans moins d'une dizane de salle en France), révélait au monde des cinéphiles avertis un réalisateur géniale, véritable esthete plein de références, qui amenait en France un univers superbe à la plastique et à la lumière quasiment irréprochable et à une thématique brute : la vengence.
Ayant développé la vengence sur un plan politique dans Mr Vengeance, Wook revenait en 2004 pour subjuguer le monde. Tous les cinéphiles l'attendaient au tournant. Mr Vengence, si épatant, n'avait-il été qu'un coup de génie sans lendemain? Wook devait maintenant confirmer son talent. Ce fut ce chose fait avec Old Boy, injustement récompensé d'un simple Grand Prix du jury (il aurait du avoir la palme d'or, mais cette année, la politique s'en est mélé puisque c'est Michael Moore qui fut consacré). Avec Old Boy, Wook a mis le pied dans le monde très fermé des cinéastes géniales très décriés, puisque les thèmes très durs et les images, parfois très crues, de Old Boy ont valus au film une belle polémique (une partie des spectateurs sont partis en pleine scéance durant la projection à Cannes). Old Boy parlait de la violence sur le plan physique, brutal et sans concession.

Après avoir purgée une peine de 13 ans pour le meurtre d'un enfant de cinq ans, Lee Geum-Ja sort de prisonavec l'intention de retrouver la personne par la faute de laquelle elle a passé une partie de sa vie à l'ombre.

Lady Vengeance est sans doute le plus abordable des trois films au thème commun (la vengence bien sur). Moins violent physiquement (mis à part la scène de la fin du film, très vioente et crue qui justifie l'interdiction au moins de 16 ans), mais toujours ébranleur, Lady Vengeance se présente sous une forme ésthétique très travaillé mais moins expérimentale que les deux films précédents (donc plus abordable).


Une question peut résumer le film : la vengence est-elle morale ? La vengence a-t-elle une morale ?
Le film, pour répondre à cette question, se décompose en deux parties : la sortie de prison de Lee Geum Ja et l'éxécution de sa vengence. Dans la première partie la réponse à la question est non, la vengence n'est pas morale et n'a pas de morale. La deuxième partie nuance totalement cette réponse et fait même que l'on se pose des quesitions, on ne peut juger si la vengence est morale avant de connaître en profondeur le problème.

D'un point de vu purement technique, le film est une pure merveille, la bande son est à tomber tellement la musique est belle, la photo et la maîtrise de la caméra ne sont pas discutable, vraiment sublime. Et le scénario est extrêment plus complexe qu'il n'y paraît.
Pour ceux que la violence, physique comme morale, ne rebute pas, ne manquez pas ce film. Il n'est pas nécessaire d'avoir vu les deux films précédents pour comprendre celui-là. Par contre, il est indispensable de les avoir vu pour bien maîtriser et comprendre l'univers si...particulier du réalisateur.

Les deux acteurs principaux jouent à merveille et on retrouve Choi Min-sik, très bon dans son rôle, qu'on avait découvert dans Old Boy et/ou Ivre de femme et de peinture.

Pour moi c'est la claque cinématographique de 2005.

Note : 9/10

PS : le film a fait un méga carton en corée où il a était vu au cinéma par plus de 5 millions de personnes.

[EDIT] J'ai oublié de préciser que si le film est violent, voire choquant parfois, il n'en oublie pas d'être drôle grace à un humour noir particulièrement féroce.