Taxidermie [Film]

[nazonfly]

Taxidermie

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Date de sortie : 23 Août 2006
Réalisé par György Pálfi
Avec Csaba Czene, Istvan Gyuricza, Piroska Molnár
Film français, hongrois, autrichien. Genre : Drame
Durée : 1h 31min. Année de production : 2003
Interdit aux moins de 16 ans
Titre original : Taxidermia
Distribué par Memento Films
Site : http://www.taxidermia.hu



Quelle meilleure accroche que cette photo pour ouvrir cette critique d'un film hongrois que vous aurez sans doute du mal à voir dans votre cinéma? C'est d'ailleurs cette photo ornant mon programme de cinéma préféré qui accrocha la première mon regard désabusé par des dizaines d'affiche sans aucune originalité.
Le résumé du film ne fit que confirmer mon envie d'aller voir cette claque visuelle qu'est Taxidermie : déformations grotesques de la réalité, visions surréalistes, humour noir...
Emballé par ces brefs aperçus, je me suis donc rendu plein de confiance voir cette saga hongroise dans laquelle se succèdent trois générations d'êtres plus ou moins étranges.

Du sexe

Le froid de la Hongrie dans la guerre. Vendel est soldat affecté, semble-t-il, à la surveillance d'une maison solitaire habitée par une maîtresse-femme et ses deux filles, sous la présence autoritaire de son supérieur. Difficile pour lui de satisfaire sa libido si ce n'est en se masturbant. Dans cette première partie, les gros plans sur la verge de Vendel se succèdent amenant déjà un certain malaise au spectateur.
Le tableau est dressé : György Pálfi a une réelle et belle technique de réalisateur (ainsi la caméra tournant autour d'une baignoire, centre de la vie de cette petite mini-communauté est une très belle trouvaille visuelle). Mais son but semble être de choquer le spectateur au delà du supportable (la scène de la mise à mort du cochon n'est que le début d'une longue série de scènes terribles).
Une ultime scène verra la naissance du fils de Vendel, Kalman, affublé d'une queue de cochon.

Manger jusqu'à en vomir

Une queue de cochon? Alors il mangera comme un cochon. C'est ainsi que Kalman deviendra un champion de nourriture. Toute sa vie il ingurgitera encore et toujours plus de nourriture dans le but d'être champion du monde (c'est lui qu'on voit d'ailleurs sur la première photo).
Une nouvelle fois, le réalisateur n'épargne rien au téléspectateur en montrant, à la fois, les compétiteurs se nourrir de la plus immonde des façons et les compétiteurs en train de se faire vomir. Ici les scènes sont difficilement regardables sans hauts-le-coeur.
La critique du monde du sport en tant que compétition est évidente. Et l'aspect choquant du film renvoit, par exemple, au dopage organisé qui sévit dans certains sports.
Pálfi en profite aussi pour dresser un portrait peu ragoûtant de l'Union Soviétique de la Guerre Froide.

Et la mort en apothéose
Kalman s'unira avec une autre championne de nourriture. De cette union naîtra Lajos, sec comme un trique et honte de son père. Si Kalman avait choisi la gloire, lui choisira la confidentialité en adoptant le métier de taxidermiste.

[Kooothor]

J'ai très envie de le voir, mais quelle galère pour trouver une salle qui le passe !

[nazonfly]

J'ai très envie de le voir, mais quelle galère pour trouver une salle qui le passe !

Surtout presque un mois après sa sortie... Je crois qu'il va falloir attendre la vidéo!
(mais je ne le conseille pas trop)