Norway of life [Film]

[nazonfly]

Norway of life

Date de sortie : 28 Mars 2007
Réalisé par Jens Lien
Avec Trond Fausa Aurvag, Petronella Barker, Per Schaaning
Film norvégien. Genre : Drame, Fantastique
Durée : 1h 35min. Année de production : 2006
Titre original : Den Brysomme Mannen (L'Homme Gênant)
Distribué par CTV International

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Grand Prix, Prix de la Critique Internationale, Prix du Jury Jeunes et Prix du Jury Sci Fi au Festival du Film Fantastique de Gérardmer, Meilleur acteur, Meilleur réalisateur et Meilleur scénario des Amanda Awards (les Césars norvégiens), autant dire que Norway of life a glané ici et là quelques belles récompenses. La sortie française a été plus qu'anonyme, puisque c'est plus d'un mois après sa sortie que je découvrais ce film dans un petit cinéma d'Art et d'Essais.

Mais c'est tout bizarre!

Je suis l'homme le plus classe du monde

Un homme attend sur le quai d'un métro. Un couple s'embrasse avec une effusion presque gênante, se dévore presque comme s'il s'agissait de leur dernier baiser. Mais c'est pour l'homme sur le quai que la fin est proche : il saute sous la rame de métro.
Le spectateur semble assister à une scène vue mille fois, le suicide sous une rame de métro... Comme c'est peu original. Pourtant une atmosphère étrange se dégage de ce début conventionnel.

Atmosphère qui régit tout le film. Les plans suivants nous plongent dans un monde étrange, onirique. Une gigantesque plaine, paysage islando-lunaire s'ouvre sous les yeux du spectateur. Un bus surgit de l'horizon et s'arrête devant une improbable station service abandonnée au milieu de nulle part, mais dont le fronton est surmonté d'un minimaliste 'Bienvenue'. Un mec un peu paumé, casquette vissée sur la tête et barbe mal taillée, costume sale et vieillot et baskets aux pieds, descend et regarde sans réactions le bus repartir d'où il vient. Andréas est là, perdu au milieu de nulle part avec pour seul compagnon un homme étrange qui l'emmènera dans sa nouvelle vie.


Sacrées traces de pneu

Andréas suit le cours des choses, comme une branche vogue sur le fleuve. Il faut dire que tout lui est facilité : on lui donnera un travail, un appartement. Tout est presque rose pour ce paumé. A condition bien sûr de fermer les yeux sur la bizarrerie de ce monde gris et fade où les aliments sont sans saveur, où les sentiments n'existent pas et où même le sexe n'est presque qu'une formalité. Pour tout dire, les seuls sujets de conversation, hobbies des habitants de ce monde sont la décoration intérieur!
La situation est vite intenable, mais Andréas découvre qu'il est impossible de s'évader de ce monde, de quelque façon que ce soit! Seule une lucarne d'où s'échappent quelques notes d'une musique cruellement absente de ce monde aseptisé l'intrigue et lui redonne un but dans cette vie linéaire, comme un magasin Ikéa...

Bouh le monde occidental
Norway of life est un film, vous l'aurez compris, étrange dans lequel il est facile de voir une certaine critique d'une vie idéalisée, qui se passe sans aucun heurts. Evidemment, cette vie lisse, gommée même de tout ce qui fait son relief, a été, maintes et maintes fois, critiquée que ce soit au cinéma ou en littérature. Norway of Life apporte-t-il une nouvelle vision? Pas vraiment. Mais il n'en reste pas moins un assez bon film qui souffre de quelques défauts et qui n'est pas aussi délirants que le pitch semblait l'annoncer. Au final, ce monde souffrant d'ageusie ôte presque, bizarrement, la saveur du film.
A noter, évidemment, une fin en queue de poisson qui n'explique rien, qui ne solutionne et qui a le mérite d'apporter de nouvelles lectures au film. Mais que je vous laisse découvrir.