Au commencement ils étaient 4.
En 1986, 4 personnes, qui ne se connaissent pas encore tous, décident de se rencontrer, pour former, à Boston USA, un groupe aujourd’hui devenu plus que mythique.
Joey Santiago et Black Francis (Charles Thompson IV de son petit nom) passent une petite annonce pour trouver une troisième personne pour leur groupe. L’annonce demande des influences pour le moins inhabituelles puisqu’on y demande de faire côtoyer Hüsker Dü (l’un des premiers groupe de rock dit « Hardcore ») et Peter, Paul & Mary (pop tendance flower power).
Kim Deal répond à cette annonce et présente aux deux compères David Lovering, batteur de son état.
Ils sont désormais 4 et vont former les Pixies (que l’on peut traduire par Lutins), un des groupes les plus influents depuis 15 ans.
Surfer Rosa, premier album, premier chef d’œuvre.
Les 4 compères vont multiplier les concerts jusqu’à ce qu’ils soient repérés par un producteur qui va leur faire enregistrer une cassette contenant 17 ou 18 titres selon différentes sources. La cassette tombe dans les mains d’un certain Ivo Watts-Russell qui décide de les signer sur son célèbre label 4AD. De cette cassette, 8 titre vont être réenregistrés pour servir sur la sortie de leur premier maxi : Come on Pilgrim. En 1988 sort leur premier album : Surfer Rosa. Très rapidement les 12 titres de Surfer Rosa sont accolés à ceux de Come On Pilgrim pour devenir Surfer Rosa & Come on Pilgrim, premier véritable album des Pixies.
Concernant cet album, je dirais simplement qu’il est excellent et contient quelques perles montées directement au firmament du rock (Where is my mind, Caribou, Gigantic, etc.) et je vous laisse aller voir la superbe critique de Kassad sur cet album. http://musique.krinein.com/pixies-surfer-rosa-come-pilgrims-3165.html
A sa sortie Surfer Rosa & Come on Pilgrim obtient un énorme succès critique en Angleterre et le groupe sort son disque grâce à Elektra Records.
Doolittle ou l’apogée d’une courte carrière.
Un an après Surfer Rosa, les Pixies décident de remettre le couvert avec un disque qui, est-ce bien possible, est encore meilleur que le premier (selon mon avis tout personnel bien sur).
En 1989, les 4 de Boston sorte un album qui avec le Violator de Depeche Mode et le Nevermind de Nirvana comptera parmi les disques les plus importants de la décennie 90 (oui, l’album sort en 89 mais il ne verra vraiment sa carrière décoller dans les années 90).
Doolittle sort donc dans les bacs en cette belle année 89 et fait l’effet d’une bombe. Est-ce possible ? Le groupe qui avait enchanté les critiques anglaises l’année d’avant fait encore mieux et enchante désormais les critiques américaines et françaises.
Il faut dire que le groupe s’est un peu calmé. Plus abordable, moins hurlant et répulsif que son précédent opus, Doolittle n’en contient pas moins, encore, quelques brûlots furieux (le génial Debaser ou le hurlant Fame, ou le super dynamique Gouge Away). Mais là ou les Pixies font encore mieux c’est dans la diversité, notament avec le slow imparable (La La Love You), ou Here comes your man qui sonne comme un standard des années 50.
Bien sur cet album n’aurait pas connu la reconnaissance qui est la sienne sans deux des meilleurs morceaux composées dans les années 90 : Wave of mutilation et l’énormissime Monkey Gone to Heaven. Le reste de l’album est tout aussi bon et reste dans la même veine, entre refrains hurlant et couplets calmes (recette qui sera reprise à toute les sauces par le mouvement Grunge quelques années plus tard) : I Bleed, ou chansons plus calme à la limite de la ballade (Hey).
Avec Doolittle, les Pixies nous offrait un véritable et authentique chef d’œuvre ou la diversité est reine et qui reste à ce jour leur album le plus aboutit et le plus abordable, bref l’album à conseiller à un néophyte qui voudrait découvrir ce groupe extraordinaire.
Bossanova, restons au sommet
Après deux albums excellents, sommets de rock alternatif (qu’ils ont contribués à créer), on ne sait trop qu’attendre encore des Pixies. Ils sont tellement bons qu’on se dit que ça ne peut pas durer, et qu’ils risquent de faire un faux pas qui les mènera sur un mauvais album. C’est ce que beaucoup de monde croit, et Dieu sait qu’ils se trompent.
1990, nouvelle décennie et nouvel album pour les Pixies qui se remettent à peine de l’énorme Doolittle. Mais ces 4 là ont tellement de choses à dire qu’ils se sont remis au boulot rapidos pour nous offrir un troisième album, et encore un excellent : Bossanova.
Et pourtant à sa sortie, cet album déçoit grand nombre de personne. Pourquoi ? Eh bien tout simplement, ce disque n’est pas aussi bon que les précédents. Oh ! Qu’on se rassure, il reste très bon, mais le problème quand un groupe est excellent, c’est que s’il sort un album un peu moins bon les précédents, on le trouvera vraiment moins bon. Et pourtant Bossanova est encore un sommet du rock, bien qu’inférieur aux deux albums précédents.
Bossanova revint aux sources de ce qu’ont fait les Pixies au commencement : du rock, du vrai, du rapide et du brutal. Enfin…c’est ce qu’on se dit au début. En effet l’album s’ouvre sur une reprise du groupe américain « The Surftones » : Cecilia Ann, qui ressemble vachement à du Beach Boys sous speed, puis continue sur sa lancée avec le bien nommée Rock Music.
Puis, comme si le groupe en avait marre du rock rapide et bruyant, le groupe se tourne vers la pop avec les délicieux Velouria, Allison et Is she weird, mais aussi avec le très mélancolique All over the world. Le reste de l’album reste dans cette continuité, alternant avec génie le rock et la pop. Ne serait les deux premiers titres très accrocheurs, voire répulsifs (mais néanmoins excellents) on rentrerai dans l’album comme dans un rêve.
A sa sortie l’album fut très critiqué car moins bon que les précédents. Mais en 1990, beaucoup de groupe aurait voulu sortir un album aussi que celui là.
Trompe le monde ou la fin d’un mythe
Les Pixies sont épuisés. Trois albums en trois ans et autant de très bons albums (voire même de chef d’œuvre). Des dissensions et des rumeurs de séparations se font de plus en plus insistantes. Ces problèmes ont commencé juste après Doolittle. Black Francis veut réduire la participation de Kim Deal à l’écriture et la composition des chansons. Il y arrive même puisque de son propre aveu, Bossanova est entièrement composé par lui et Kim Deal est vraiment écarté du processus créatif.
En 1991 les Pixies sortent ce qui s’avèrera être leur dernier album studio : Trompe le monde. Pour Black Francis, cet album est le vrai retour au source du punk rock, des Pixies. Bossanova n’était en fin de compte qu’une escapade « surf rock » teintées de pop.
A sa sortie, les critiques sont assassines…euh…en fait… pas vraiment assassines, mais comment qualifier de mauvaises critiques pour un groupe qui avait, jusque là, toujours était encensé. Bref, la presse spécialisé n’aime pas cet album et pourtant. Véritable retour au premier album, on y retrouve le son rugueux, bruyant et sans concession de Surfer Rosa & Come on Pilgrim. On y trouve une reprise de Jesus & Mary Chain (Head On) créateur du mouvement Noisy Pop (des mélodies doucement susurrés cachés sous des couches compactes et super saturées de riffs de guitares), groupe que, personnellement j’adore.
Trompe le monde est sans aucun doute l’album le plus sous estimé des Pixies. Il est temps de remettre ce disque à sa vrai place, c'est-à-dire faisant partie intégrante de la courte mais néanmoins exceptionnelle, discographie des Pixies.
La séparation
Après Trompe le monde, Black Francis confirme ce qui n’était encore que des rumeurs : la séparation du groupe. Les fans pleurent, la presse se demande si l’on retrouvera un jour un groupe aussi talentueux, et de nombreuses formations musicales se créent sur les cendres encore fumeuses du groupe. Parmi ces nombreuses formations on retiendra quand même les « héritiers » de la musique alternative des Pixies : Nirvana, dont le leader, Kurt Cobain ne cachait pas son admiration pour le groupe.
Chacun des membres des Pixies part de son côté : Black Francis, qui avait commencé, depuis l’époque de Bossanova, une carrière solo sous le nom de Franck Black, s’occupe de sa carrière solo. Joey Santiago, le guitariste de génie, joue de la guitare sur certains morceaux de Franck Black, compose des musiques pour la Fox et crée The Martinis avec sa femme.
Kim Deal retrouve sa sœur jumelle et les groupe les Breeders avec lesquels elle obtiendra un tube en 1993 (Cannonball).
David Lovering joua de la batterie sur l'un des albums solo de Tanya Donnelly et apparu de temps en temps sur scène pour y faire des expériences de « science phénoménaliste » (pitié, me demandez pas ce que c’est, j’en sais rien).
Durant la période de séparation, le label 4AD ne resta pas inactif et sortit plusieurs disques des Pixies, dont un best of intitulé Death of the Pixies : 1987 – 1991 sortit en 1997, puis Pixies at the BBC sortit l’année suivante, composé de morceaux live joués à la BBC. 4AD sortit aussi un disque de B-Side, ainsi que Pixies (The Purple Tape) composé en fait de quelques titres apparus sur la première maquette des Pixies qui donne lieu plus tard à Come on Pilgrim.
Reformation du groupe et concerts en pagaille
Après onze ans de séparation des rumeurs de plus en plus persistantes annoncent un éventuel retour des Pixies. Les fans jubilent, la presse attend un nouvel album et le groupe se fait attendre. Ce n’est en fait qu’en 2004 que le groupe annonce sa reformation, mais pas question de faire un album pour l’instant, le groupe veut monter sur scène.
Ils joueront un peu partout : ils commencent à Minneapolis puis font l’ouest des USA et du Canada en une quinzaine de concerts. En juin 2004 ils font la première partie des Red Hot Chili Pepper au Parc des Princes (c’est marrant, mais j’aurai cru le contraire moi^^)puis se font quelques festivals estivaux en France.
Toujours en 2004, le label 4AD sort Wave of mutilation, the best of the Pixies, sortiront également un DVD live nommé Sell Out (en 2005) qui reprend le live donné aux Eurockéennes de Belfort en juillet 2004 et un DVD (2006) contenant un documentaire sur la reformation du groupe.
Par contre, il ne faut pas se faire d’illusion, quand on demande à Black Francis pourquoi le groupe s’est reformé, il répond simplement « For the money ».
Epilogue sur un groupe qui en vaut la peine
Pour finir on peut résumer les Pixies comme étant un groupe bourré de talent, qui a influencé toute la génération rock qui les a suivis, de Nirvana à Placebo. Mais il est une chose qui caractérise encore plus les Pixies, c’est l’insuccès. En effet malgré les albums excellents que le groupe a sortit, il n’a jamais reçu le succès mérité en temps et en heure et qui aurait fait de lui un groupe vraiment énorme car arrivant à allier le succès avec le talent et le côté artistique, chose que l’on ne voit qu’assez peu souvent.
Au final les Pixies auront eu leur succès, mais tardivement. Chaque concert est un succès énorme qui se joue à guichet fermé, malgré les tronches d’enterrement que tire le groupe. Lors d’un concert des Pixies les 4 artistes restent derrière leurs instruments à chanter, sans bouger, pendant que le public saute, bouge, crie, chante, hurle, etc. Les Pixies est l’un des rare groupe que je connaisse qui soit capable de faire bouger autant les foules sans déplacer un orteil pendant un concert. Et c’est d’ailleurs le seul reproche que je leur ferai tant ils sont bourrés de talent. Il ne manque plus qu’une chose à ce groupe, un nouvel album aujourd’hui qui, n’en doutons, serait au moins aussi bon que ceux qu’ils ont sortit il y a plus de 15 ans, mais ne rêvons pas, ce n’est pas à l’ordre du jour.
Note global des géants du rock alternatif : 9,5 pour des albums phénoménaux.
Pixies [Musique]
Pixies [Musique]
Je suis une ombre latérale...ça se voit pas peut-être^^
Pixies [Musique]
Erf...j'avais fait tout une mise en page quand j'ai tapé ça sur word (avec des sauts ligne et tout et tout) mais apparement ça a disparu avec mon copier/coller.
Désolé, ça devient moins facilement lisible.
Désolé, ça devient moins facilement lisible.
Je suis une ombre latérale...ça se voit pas peut-être^^
Pixies [Musique]
Vu aux Eurocks en 2004, j'ai trouvé ça mou du bulbe (et pas que sur scène, la musique est toute molle). Ecouté Come on Pilgrim&Surfer Rosa, je me suis fait chié (sauf sur les quelques tubes).
Les Pixies j'aime vraiment pas.
Les Pixies j'aime vraiment pas.
Rêve américain. Cauchemar indien. Pogo avec les loups.
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