Un film de Jacques Doillon.
avec Gérald Thomassin, Clémentine Beaugrand...
-2008-

Ce nouveau film de Jacques Doillon, qui a vu le jour non sans mal,
interroge les préjugés de notre société. Au diable le manichéisme et
oublions la fascination, il existe aussi un monde où rencontrer l'autre
est une preuve d'amour irraisonnable.
Camille est un être humain
conscient de ses mystères et de ses faiblesses. Apparemment blessée par
le ténébreux salopard Costa, elle décide de le suivre car elle aurait
apperçu en lui quelque chose de beau. Dès l'ouverture du film, la
confusion s'installe. Costa a t-il violé Camille? Pourquoi celle-ci le
suit partout où il va? Est-ce par vengeance ou par amour?
La
relation ambigue que nouent Camille et Costa pourraît être une des plus
belles chansons de Tom Waits. L'enjeu ce n'est pas le danger des
sentiments, c'est la constance du regard qui ne se décroche pas de
Camille à Costa. Si ce dernier nous apparaît comme beaucoup plus qu'un
salopard c'est bien grâce au regard joueur et persistant de Camille.
Une rencontre a lieu sous nos yeux et cette rencontre aura le beau
dessein de réunir un père et sa fille.
Car Camille s'immice dans les
plaies ouvertes de Costa. Pour elle puis pour lui, elle va tout faire
que son potentiel violeur reparle à sa fille.
L'autre belle
découverte de ce film ce sont les comédiens. Gérald Thomassin qui
interprète Costa est tout simplement remarquable. La justesse de
l'interprétation se situe dans le refus de la perfection. La scène de
confrontation entre Costa et son père dans la cuisine, toujours suivie
sous les yeux de Camille, est un plaisir pur pour le spectateur. Le premier venu est un film audacieux...