On recense de nombreuses techniques dans la construction en paille. S'il existe autant de façons de faire que de constructeurs, quelques méthodes sortent du lot. La technique dite "Nebraska" consiste à empiler les uns sur les autres les ballots de paille avec uniquement quelques tiges en bois ou en métal destinées à empêcher les mouvements. Rapide à mettre en place, cette méthode est à réservée aux bâtiment de petite taille.
Pour les grands volumes, il est préférable de choisir l'ossature bois, constituée d'une armature et d'une charpente ou l'on dispose les bottes de paille entre les poteaux. Il faut ensuite appliquer sur la paille un enduit ou un mortier afin de la protéger. Parmi elles on compte la technique dite du GREB (Groupement de Recherche Ecologique de la Battue) qui consiste à mettre en place une double armature en bois qui forme un couloir ou l'on place les ballots. Mais aussi la CST (Cellule Sous Tension) ou l'on place des ballot mouillés dans une barbotine sur une ossature avec chants. Mise au point par Tom Rijvne cette technique récente semble avoir déjà convaincu un petit nombre d'auto-constructeurs.
Confortable et saine, la maison en paille offre une isolation optimale. Avec des performances bien plus élevées que les traditionnelles laines minérales, les constructions en paille, si elles sont bien réalisées, permettent une économie de 50% sur les frais de chauffage.
Ecologique, la paille est un matériau renouvelable et naturel accessible localement. Ces habitations ont donc un impact très limité sur notre environnement, ce qui est rarement le cas pour la plupart des bâtiments dits classiques. Contrairement à ce que l'on peut penser, les maisons en paille sont tout aussi durables que les autres. On recense d'ailleurs en France, une maison en paille datant de 1921, toujours en excellent état, habitée par d'heureux propriétaires à proximité de Montargis. Evolutive, la paille laisse libre cours à l'inventivité et permet facilement toutes sortes de créations architecturales, comme des maisons rondes ou voûtées.
Alors le coût des matériaux de base reste relativement abordable, les constructions en paille réclament des nombreuses heures de travail et de la main d'œuvre qualifiée. Rajoutons à la liste le second œuvre et les finitions, qui viennent gonfler l'addition. Une fois toute l'installation terminée, la paille atteint presque le prix du béton, avec environ mille euros du mètre carré ! Regrettons également qu'il ne soit pas toujours facile de se procurer les matériaux de base et d'apprendre l'ensemble des techniques de conception.
Si de nombreux préjugés planent au dessus de la construction en paille, je ne pouvais pas conclure cet article sans parler des fameux "feux de paille" ! Vous pensiez que les ballots s'enflamment à la moindre étincelle ? Détrompez vous ! Il a été scientifiquement prouvé que paille résiste aussi bien aux flammes que le béton
