"Refaisons
un film sur le 11 septembre, la vie d'un américain vaut tellement mieux que
celle d'un irakien,..."
Injustement boudé dans
les salles obscures, Brian de palma, réalisateur peu militant, nous signe ici
un de ces films les plus marquant de sa carriere : redacted. Après s’être
attaqué au Vietnam (outrage), il revient cette fois ci en grande forme et
dévoile son mécontentement de la guerre en Irak. Redacted nous raconte une
histoire fictive inspirée de faits réel, qui vous fera surement changer votre opinion
surl’influence et le pourvoir des médias
.Le film adopte un style visuelle originale, la caméra a la main, qui à déjà
fait mouches dans plusieur films (R.E.C, cloverfield) sauf que cette fois ci l’horreur
est bien réelle.
Le film se concentre sur un petit groupe de soldats américains en
garnison à un poste de contrôle en Irak. La succession de points de vue
différents permet de confronter l'expérience de ces jeunes hommes sous
pression, de journalistes et collaborateurs des médias avec celle de la
communauté irakienne locale afin de faire la lumière sur les conséquences
désastreuses que le conflit actuel et leur rencontre fortuite ont eues sur
chacun d'eux.
Le film commence avec une atmosphère détendu et joviale mais d’ici
peule film va vite se concentrer sur
les relations entre soldats et irakiens. En effet ce docu fiction s’attarde sur
les images de la guerre en Irak que l’on nous montre mais surtout celles que
l’on ne nous montre pas : Brian nous lave et corrige notre vision sur
l’Irak. On y trouve les thèmes qui lui tiennent à cœur : réflexion sur le
pouvoir des images déformateur des médias, violence franche et dérangeante,
voyeurisme. Il interroge son spectateur, sur la façon dont nous percevons le
monde : être spectateur nous rend t'il coupable de ce qu'on l'on voit ?La prise de conscience est elle encore
possible ? Il tente de donner un sens à ses images alors que nous devenons de
plus en plus insensibles à la violence. Bien que le film soit fort et éprouvant,
la musique est retenue et quasiment inexistante afin d’éviter de basculer dans
le sensationnalisme et apportant un rendu plus percutant.
Inutile d’en dire plus sous peine de détruire les nombreux
rebondissements du film. Dès les premières minutes on se rend compte que le
style visuel adopté est à la fois troublant et efficace. La caméra DV, youtube,
les blogs, les caméras de surveillance, un faux documentaire français, Brian se
fait plaisirs, et l’image vidéo a rarement été aussi bien utilisée pour nous retranscrire
la réalité. On en arrive même à douter si les images sont réelles ou fictives.
Ceci va apporter une réelle proximité avec les soldats et nous nous retrouvons
facilement impliqués dans leurs quotidiens (les scènes difficiles nous donnent
la sensation de se sentir impuissant face aux atrocités vu en direct). On
retrouve son talent à utiliser la technologie sans pourtant négliger la place
des acteurs, absolument méconnu. De plus, le film contient quelques petites
métaphores subtil, on pense par exemple à l’énorme scorpion qui se faite
dévorer par des dizaines de petites fourmis. Les 1h30 passent sans s’en rendre
compte et on en ressort le souffle coupé en se disant qu’en ce moment même, ce
que nous venons de voir est peut être en train de se produire.
« Basically here, shit happens ».
Le film comporte très peu de point négatifs si se n’est peut être un
diaporama de photos qui commence à devenir énervant et systématique à chaque
film (Johnny mad dog), et une VF raté.
Froid, déstabilisante, cruelle, enragée, percutant, insoutenable, tel
sont les mots qui nous viennent à l’esprit lorsque l’on pense à redacted. Ce
film est une véritable pépite, proposant une très bonne réflexion sur le
pouvoir déformateur des médias, sur notre monde qui devient de plus en plus
virtuel, et qui nous marquera pendant longtemps, voir même a vie. Grandiose et
indispensable, de palma nous signe une claque visuel qu’on aimerait voir plus
souvent au cinéma : cette perle visuel est à rangé dans sa dvd thèque
juste à coté de « requiem for a dream ». Alors que l’on nous balance
des films interdits au moins de 18 ans comme saw 3 à mourir de rire, redacted
ne dépasse pas la barre du moins de 12 ans alors qu’il mérite largement plus…
La première victime de la guerre,
c’est la vérité.
