BOnjour tout le monde!
Je vous présente les premiers travaux CLECUMO sur l'animé Genshiken!
Attention Spoilers!!!
Présentation globale :
Genshiken est un anime japonais ayant pour thème le phénomène otaku au
japon. Le titre fait référence au club universitaire d'étude de la culture visuelle
moderne, Gendai Shikaku Bunka Kenky?kai,
(est-ce que cela ne vous rappelle rien?) qui est en fait un repère
d'otaku. C'est un anime à classer dans la catégorie "slice of life" qui
offre une vision intéressante du phénomène geek au japon, de
l'acceptation de son statut de marginal, à la manière de vivre
pleinement sa passion et de la façon où elle se meurt dans le
costume étroit du salaryman.
L'anime prend donc des personnages qui s'apprêtent à rejoindre la
vie active. La petite salle du club à l'université tient lieu de décor
principal et il semble qu'en dehors de cette salle où les membres du
Genshiken se réunissent pour discuter de leur passion, rien n'existe
vraiment. Les 24 épisodes couvrent presque quatre années d'études qui
finalement sont très peu abordées dans l'anime. Comme si les otaku
n'avaient pas besoin de se définir par leur métier, leur avenir. Ils
ont leur propre milieu mais, forcément, ils sont obligés de se plier à
la société pour simplement exister...
Un anime à voir pour mieux appréhender le phénomène otaku/geek mais aussi pour le plaisir de rire.
Les personnages
Kanji Sasahara- Le petit jeune de la bande de
Genshiken. Fraîchement installé dans son appartement de Tokyo, il
décide de rejoindre un club à l'université où il pourra vivre
pleinement sa passion pour l'anime Kujibiki Unbalance.
Sasahara est à la fois le otaku en devenir et le héros auquel
s'indetifie le spectateur. En cela, la lecture de ce personnage ne peut
être que fausser car il doit plaire sans froisser. Ses traits sont
simples, ronds, presque quelconques (héros oblige). Son caractère est
doux, posé, presque timoré. Il fera un très mauvais président de club
mais, héros oblige, il doit être au centre de l'intrigue.
Ce jeune tokyoite se préparant à la vie active tout en vivant sa
passion pour le manga est seulement représentatif de la consualité des
animés nippons avec son public.
Sasahara est un héros fade, banal quelconque. Il est le médium
masculin du spectateur pour s'immerger dans le monde de Genshiken. Son
traitement est donc favorisé et le condamne à l'happy end. Pourtant
Genshiken s'adresse à de jeunes adultes, peut-être même à des
universitaires ? J'ai donc du mal à justifier ce favoritisme.
Saki Kasukabe- Voilà le premier personnage
féminin de la série et aussi la seule qui ne soit pas otaku. Belle,
intelligente, bien dans l'air du temps, elle a eu la mauvaise idée (ou
la bonne d'ailleurs!) de tomber amoureuse de Makoto Kousaka. Ils sont
blonds, bien habillé et extraverties. Ils sont parfaits en tout point,
ils sont presque "occidentaux" à vrai dire, dans l'imaginaire japonais
s'entend. Ils ont tout pour être heureux mais un point les différencie
fondamentalement : lui est Otaku et elle non....
Kasukabe est en fait la vrai héroïne des premiers épisodes. Par sa
haine pour le club Genshiken (haine toute relative, nous sommes tout de
même dans un animé japonais !), elle va animer toute la première
saison en essayant d'arracher son Kasukabe à la bande d'otakus
indécrottables.
Kusakabe est le point de repère pour tous les non-otaku. L'amour la force à en cotoyer un et de le comprendre. Leurs centres
d'intérêt sont trop différents pour être compatibles. Kusakabe essaie
vainement de s'interresser aux passions de son petit ami, sans jamais y
arriver et désespère de ne pas pouvoir attirer son attention. Mais
encore une fois, l'animé est trop consuel avec ses personnages. Alors
que la jeune femme s'apprête à laisser tomber le trop parfait Kousaka,
ce dernier se tourne vers elle, comme par intervention divine, et
décide de faire une pause pour aller embrasser fougueusement la jeune
fille qui, bien sûr, est sous le charme.
La perfection de Kousaka mis à part, le couple-phare de Genshiken
donne une première clé de compréhension des Otakus : l'univers 2D
d'abord, le monde réelle en 3D ensuite.
(est-ce vraiment le cas?)
Harunobu Madarame- Mon personnage coup de
coeur! Il s'agit d'un otaku pur et dur qui sacrifie jusqu'à l'argent de
son loyer pour s'acheter des manga et des doujinshi (des manga
parodiques et érotiques aussi prisés que les originaux).
Madarame ne vit que par sa passion. Il est LE otaku, le vrai, le plus que vrai, le "super-otaku" celui
qui enregistre tous les épisodes de ses séries préférées, qui cite les
répliques célèbres de ses héros dans chaque conversations, celui qui a
une carte membre platinium dans tous les magasins d'Akibara où se
vendent figurines, manga, maquettes et tout ce que les plus célèbres
franchises d'animés peuvent produire pour satisfaire leurs fan, et
surtout, celui qui ne manquerait pour rien au monde la dernière
convention Comicket où l'on déniche les plus rares, les plus précieux
doujinshi de tout le japon (autant dire du monde!)
Le personnage parait extrême, aux premiers abords, mais il est
criant de vérité et montre que les otakus sont bien là, et qu'ils
forment même une espèce de subculture qui leur est propre!
Madarame est otaku. Il ne parle qu'avec des otakus. Il ne rencontre
que des otakus. EN dehors de ces repères, dans la société nippone bien
pensante et les gens "normaux" qui y évoluent, il devient maladroit,
silencieux, apathique alors qu'il est d'habitude l'agitateur, le
bouffon, l'animateur de la troupe. Il remplit si bien ce rôle qu'il
sera désigné pour diriger le club pour une année. Un choix judicieux
mais pour une obscure raison, c'est le jeune Sasahara qui lui succèdera
avant même que son sempai obtiennne son diplôme.
Madarame est aussi le plus humain, le plus palpable des personnages de Genshiken. La
série lui consacre un épisode entier et c'est le seul qu'on peut voir
dans un uniforme de lycéen dans un douleureux flashback, sans doute
l'élément fondateur de son rejet du "monde normal". Son visage sec, ses
pommettes difformes et sa petite canine qui dépasse toujours de son
sourire lui donne un air diablotin mais on sent bien dans ses moments de
solitude qu'il s'agit d'un ange déchu.
Jusqu'à la fin de la série, nous verrons Madaradame hanter le local du Genshiken.
Je compte continuer avec l'analyse des autres personnages, puis une étude comparative des deux opening de la série et enfin un commentaire globale de la série.
Je renvois aussi aux critiques éclairés de Juro :
http://manga.krinein.com/genshiken-manga-6429.html
http://manga.krinein.com/genshiken-serie-3021.html
Merci de m'avoir lu!
Genshiken- première étude du CLECUMO.
Genshiken- première étude du CLECUMO.
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Genshiken- première étude du CLECUMO.
Premiers commentaires sur le phénomène Otaku :
I/Le paradoxe Otaku.
La première chose à noter est la vision négative de la société japonaise sur le phénomène otaku. Ils sont pourtant le résultat du marketing agressif de l'industrie de l'animation nippone. En plus de créer des animes calibrés à la mèche de cheveux près, tout un nuage de produits dérivés gravitent autour des grandes franchises : jeux vidéo, maquettes, figurines, habits et bien d'autres goodies allant du tapis de souris au strap qu'on accroche au téléphone portable.
Il existe une offre pour les otakus, une offre pléthorique à laquelle répond immanquablement leur passion.
Les personnages de Genshiken sont des universitaires, la plupart du temps vivant seul dans un de ses petits appartements typiques de Tokyo, mais malgré tout dépendant économiquement de leur famille. Ils sont autonomes, ou presque, grâce à cela, ils décident de vivre leur passion, aiguillée avec habileté par les spots publicitaires qui entrecoupent TOUS les animés diffusés sur les télés nipponnes. En effet, au japon, contrairement en France, les animés sont souvent l'objet de sponsoring : il est ainsi possible de voir le logo de Mc Donald en début d'épisode de votre anime préféré.
Les plus brillants markéteux du pays du soleil le levant, ont bien compris qu'il y avait là une carte à jouer pour stimuler la consommation moribonde japonaise.
Car les otakus sont avant tout des consommateurs "passionnels" (même s'il y a des exceptions, nous y reviendront un peu plus tard). Ils consomment un univers imaginaire, plus beau plus doux que le monde 3D, à travers une franchise, un manga, de la télévision, des produits dérivés qui les rapprochent de leurs fantasmes et qui s'entassent dans leurs chambre. Que ce soit Sasahara, Kousaka ou Madaradame, leur appartement finit toujours par devenir un capharnaüm indescriptible. (est-ce une exagération burlesque? Peut-être oui...)
Les otakus ont besoin relatif de l'extérieur. Leur amour et leur haine s'expriment par leur héros qui sont les médiums leur permettant de se projeter dans l'univers 2D. Leurs interactions avec autrui sont pauvres donc peu développées mais cela ne signifie pas qu'ils ne veuillent pas de contact humain. Parce qu'ils vivent intérieurement, ils provoquent l'inquiétude, l'incompréhension et parfois le rejet d'autrui. Les otakus savent ce qu'on pense d'eux, ils ne sont pas autistes à ce point.
Si la société est hostile aux otakus, ils vont en créer une nouvelle où ils seront à l'aise. Et s'ils ont de l'argent, la société japonaise les aideront bien volontiers ! Le comikFes est un festival, un marché, un lieu de rencontre, un forum même pour tous les otakus, presqu'un microcosme idéale. Ils sont entre eux, ils sont à l'aise, ils sont dans leur milieu.
Les Otakus sont les consommateurs de la culture japonaise, pourtant c'est cette même société qui les rejettent dans leurs vies de tous les jours. Qu'à cela ne tienne, ils formeront leurs communautés, Genshiken en est une, et évolueront dans la notre avec un masque apathique comme le fait Madaradame.
I/Le paradoxe Otaku.
La première chose à noter est la vision négative de la société japonaise sur le phénomène otaku. Ils sont pourtant le résultat du marketing agressif de l'industrie de l'animation nippone. En plus de créer des animes calibrés à la mèche de cheveux près, tout un nuage de produits dérivés gravitent autour des grandes franchises : jeux vidéo, maquettes, figurines, habits et bien d'autres goodies allant du tapis de souris au strap qu'on accroche au téléphone portable.
Il existe une offre pour les otakus, une offre pléthorique à laquelle répond immanquablement leur passion.
Les personnages de Genshiken sont des universitaires, la plupart du temps vivant seul dans un de ses petits appartements typiques de Tokyo, mais malgré tout dépendant économiquement de leur famille. Ils sont autonomes, ou presque, grâce à cela, ils décident de vivre leur passion, aiguillée avec habileté par les spots publicitaires qui entrecoupent TOUS les animés diffusés sur les télés nipponnes. En effet, au japon, contrairement en France, les animés sont souvent l'objet de sponsoring : il est ainsi possible de voir le logo de Mc Donald en début d'épisode de votre anime préféré.
Les plus brillants markéteux du pays du soleil le levant, ont bien compris qu'il y avait là une carte à jouer pour stimuler la consommation moribonde japonaise.
Car les otakus sont avant tout des consommateurs "passionnels" (même s'il y a des exceptions, nous y reviendront un peu plus tard). Ils consomment un univers imaginaire, plus beau plus doux que le monde 3D, à travers une franchise, un manga, de la télévision, des produits dérivés qui les rapprochent de leurs fantasmes et qui s'entassent dans leurs chambre. Que ce soit Sasahara, Kousaka ou Madaradame, leur appartement finit toujours par devenir un capharnaüm indescriptible. (est-ce une exagération burlesque? Peut-être oui...)
Les otakus ont besoin relatif de l'extérieur. Leur amour et leur haine s'expriment par leur héros qui sont les médiums leur permettant de se projeter dans l'univers 2D. Leurs interactions avec autrui sont pauvres donc peu développées mais cela ne signifie pas qu'ils ne veuillent pas de contact humain. Parce qu'ils vivent intérieurement, ils provoquent l'inquiétude, l'incompréhension et parfois le rejet d'autrui. Les otakus savent ce qu'on pense d'eux, ils ne sont pas autistes à ce point.
Dans le premiers épisode, le jeune Sasahara hésitent moult fois à rejoindre un club qui le convienne
Si la société est hostile aux otakus, ils vont en créer une nouvelle où ils seront à l'aise. Et s'ils ont de l'argent, la société japonaise les aideront bien volontiers ! Le comikFes est un festival, un marché, un lieu de rencontre, un forum même pour tous les otakus, presqu'un microcosme idéale. Ils sont entre eux, ils sont à l'aise, ils sont dans leur milieu.
Même le jeune Sasahara n'hésite plus à consulter et acheter des doujinshi érotiques devant le regard même de leurs auteurs.
Les Otakus sont les consommateurs de la culture japonaise, pourtant c'est cette même société qui les rejettent dans leurs vies de tous les jours. Qu'à cela ne tienne, ils formeront leurs communautés, Genshiken en est une, et évolueront dans la notre avec un masque apathique comme le fait Madaradame.
TOus mes commentaires sur quelque sujet est susceptible d'être rapporté sur le blog de la Synthèse du Spam.Consultez mon profil pour + d'informations!
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