Parler d'Anathema, décrire Anathema ou plus exactement la musique d'Anathema J'avoue que j'ai eu du mal à taper la première lettre de ce texte. Je ne me sens pas vraiment à la hauteur de la tâche, mais ça vaut le coup d'essayer !
Le groupe a commencé par jouer du doom métal classique mais sa musique a beaucoup évolué depuis son premier album sorti en 1992. Le dernier opus révèle une nouvelle orientation plus rock, plus soft et peut être plus accessible pour le grand public, mais toujours aussi poignante et mélancolique. C'est tout le génie d'Anathema : avoir su garder ce qui faisait sa magie tout en se renouvelant à chaque disque.
Pourtant, tous ceux qui connaissent le groupe pourrons vous dire qu'il s'agit d'une sorte d'OVNI, un cas vraiment très spécial D'abord parce qu'il est composé de musiciens fabuleux, ensuite et surtout, parce que sa musique a quelque chose de magique.
Vous dire pourquoi cette musique est si exceptionnelle n'est pas une mince affaire. Le style particulier d'Anathema touche l'auditeur, car on ressent leur musique comme quelque chose de très personnel. J'ai toujours été d'un naturel mélancolique et si l'on en croit l'opinion généralement reconnue c'est une des caractéristiques principales de leur art. Mais un autre fan vous citera d'autres caractéristiques qui lui paraîtront essentielles, d'autres éléments qui font de lui un "amoureux" du groupe.
D'un point de vue moins spirituel, Anathema, c'est des mélodies inoubliables, pleines d'émotion, des lignes de guitare simples mais qui font vibrer, un rythme qui touche au cur, et un chant Le ton est grave, les textes traitent de sujets très intimes Et chacun est susceptible de se retrouver dans les thèmes abordés.
En résumé, la musique des anglais est géniale car elle parvient en toute simplicité à évoquer (sans que l'on sache exactement comment d'ailleurs) des événements d'une vie d'être humain par lesquels nous sommes tous passés - ou par lesquels nous passerons tous un jour - comme l'amour, la mort d'un proche, la révolte, les pulsions suicidaires Le tout avec une finesse et une précision que ces quelques mots rendent mal.
Si la qualité des musiciens est indéniable, ce sont surtout leurs qualités d'hommes qui ont fait de la musique du groupe ce qu'elle est : une uvre d'art inoubliable pour peu que vous y ayez goûté. Anathema a su jusqu'ici garder son identité ce qui est probablement dû à la personnalité des deux frères Cavanagh, mais peut être aussi au fait qu'il s'agit plus d'une entité à part entière que d'un ensemble de musiciens. En tous cas, les fans ne se lassent pas et l'attente du prochain opus en est presque douloureuse.
Crestfallen (1992), Serenades (1993), Pentecost III (1994).
Trois albums critiqués ensemble... Ça peut paraître étrange, mais quand on sait que ces trois disques sont relativement semblables, le raisonnement semble irréfutable. Ces trois albums représentent la "jeunesse" d'Anathema. Une jeunesse déjà bercée par le coté sombre de la vie, mais une jeunesse qui se cherchait encore beaucoup, il faut bien le dire. La musique est violente, le son est "d'époque" (début des années 90 je le rappelle) et le chanteur alterne chant death, voix parlées ou plaintes lancinantes A vrai dire, ce n'est pas vraiment agréable a l'oreille, et face aux reste de la discographie, c'est presque dénué d'interet, mis a part pour ceux qui s'interesserait a "l'enfance" de ce groupe...
Pas de note...
The Silent Enigma (1995).
The Silent Enigma est le premier album d'Anathema avec Vinnie au chant. Celui-ci ne connaît pas encore bien sa voix ce qui rend le chant hésitant et bizzarement attrayant. The Silent Enigma est probablement l'album le plus sombre d'Anathema avec Alternative 4. La folie métallique des débuts se marrie ici pleinement avec le débordement mélodique qui va exploser dans les albums suivants, et on se retrouve tour à tour emporté par un tourbillon de violence, puis bercé par un sentiment de tristesse, de noirceur et de mélancolie. Une combinaison sans égale dans le reste de la carrière du groupe, et un album à posséder absolument.
Note : 18/10.
Eternity (1996).
La plupart des chroniques présentent Eternity en le comparant aux précédents albums d'Anathema, c'est-à-dire en s'attachant surtout au changement de style. Difficile à faire pour moi qui ai découvert la discographie du groupe en remontant dans le temps ! Alors je vais me contenter de vous parler d'Eternity dans l'absolu.

Note : 16.5/20.
Alternative 4 (1998)
Un de mes préférés. Un disque troublant de par son intimisme et ses mélodies qui semblent sortir tout droit des tréfonds de votre âme. Anathema nous rappelle que l'homme est fragile, faillible, imparfait mais aussi extrêmement émouvant dans son imperfection. L'ambiance est oppressante et l'instumentation -simplissime- est diablement efficace. La qualité de l'interprétation égale celle des compos : la voix d'une grande pureté donne des frissons. Aucun des morceaux de ce petit bijou ne laisse indifférent mais si l'on devait en conseiller un, ce serait Regret, sans aucun doute. Une dernière chose : mieux vaut prendre le temps d'écouter Alternative 4 en entier et dans l'ordre, car il est construit comme un tout, et la boucle ne se referme qu'à la dernière note du dernier titre.
Note : 19.5/20.
Judgement (1999)
Pour beaucoup, Judgement est le chef d'uvre d'Anathema. Il est tout simplement parfait. Et beau à vous arracher des larmes L'ambiance reste marquée par un sentiment de tristesse et d'inéluctable. En particulier pour le bouleversant One last goodbye (j'aimerais qu'on le joue pour mon enterrement !). Cependant Judgement va moins loin dans la dépression qu'Alternative 4 et se révèle donc plus accessible pour un néophyte. Une dimension fantastique, un petit quelque chose difficile à définir qui est peut être parti avec Duncan, le compositeur de Alternative 4. Ceci dit, gardez à l'esprit que Judgement est une vraie petite merveille.
Note : 19.5/20
A fine day to exit (2001)
Revirement dans l'évolution de la musique d'Anathema, qui va vers quelque chose de beaucoup plus rock, pop même. Pour notre plus grand bonheur. Si vous aimez réellement la musique, vous n'y resterez pas insensible. Toujours aussi mélancolique, toujours plus loin dans l'introspection, A Fine Day to Exit mêle pour la première fois l'avenir et le présent au passé et aux regrets. Sans doutes le signe d'une nouvelle maturité. Eh oui ! En vieillissant on s'assagit et on cherche un peu plus de calme et de sérénité. Personne n'y échappe, ni vous, ni moi, ni les membres d'Anathema Mais ne vous y trompez pas, ce disque sombre passera comme un ouragan et laissera votre paysage complètement transformé.
Note : 19/20.
A natural disaster (2003).
Cet album est dans la continuité de AFDE. Vous pouvez ici dire definitivement adieu au metal. On est plus dans un melange entre rock progressif et atmospherique. Mais ce qui me trouble le plus dans cet album, c'est son inegalité. Autant tout les precedents étaient uniformes, autant celui ci me parait désordoné. Ne vous meprennez pas, il contient certaines des plus belles chansons du groupe, mais a la fois aussi des choses étranges. Mais tout ceci n'est que details, le principal est toujours present, une atmosphere pesante bien que plus sereine encore. Le fond est toujours aussi sombre, mais la forme est plus douce et melancolique, a l'image de Are you there, surement l'une des plus belles chansons du groupe.
Note : 18/20.
Conclusion :
Je suis fatigué. Allons soyons franc, j'ai passé 2h de ma soirée a rediger cet article, donc conclusion je suis fatigué. Puis si avec tout ca vous avez pas compris que Anathema est un groupe exceptionnel, hé bien je peux rien faire de plus. Si je ne peux encore que vous encourager a decouvrir ce groupe d'exception.
Note globale : 19/20.