
CocoRosie - La maison de mon rêve
2004
01/ Terrible Angels
02/ By Your Side
03/ Jesus Loves Me
04/ Good Friday
05/ Not ***spam***
06/ Tahiti Rain Song
07/ Candyland
08/ Butterscotch
09/ West Side
10/ Madonna
11/ Hatian Love Songs
12/ Lyla
Pour certains, l'achitecture est une affaire de concepts, de matières nouvelles et à la pointe du progrès, de la technologie, de la modernité.
Pour certains, l'architecture est une fin en soi, un monument dédié à une vie symbolique, conforme à une obscure norme ISO 9000 et des cacahuètes...
Donnez à d'autres une salle de bain, des instruments à cordes, des casseroles, des objets qui font spouing!, hi-han! ou crrrr! et ils (elles en l'occurence) vous bâtirons la maison de leurs rêves.
Bianca et Sierra Cassady a.k.a. CocoRosie, deux soeurs new-yorkaises partageant la même vie explosée, proposent pour leur premier album "La maison de mon rêve" un voyage à rebours au pays du son qui couine et qui grince (le 'low-fi' vous diront les amateurs de normes ISO). Les deux soeurs, dont l'ainée Sierra fait des études de chant et de musique, prennent un malin plaisir à nous balader dans leur univers mélodique et parfois improvisé, composé de petites ritournelles le plus souvent jouées à la guitare et ponctuées de crépitements d'objets hétéroclites et à piles sur lesquels elles murmurent leurs textes. On se prend vite au chant des deux sirènes tant leurs provocations sont douces, sobres (voir carrement minimalistes) et inspirée par le blues, le gospel ou la folk. Inutile de résister à cette ambiance retro ('vintage' diront les fans de ce que vous savez) qui fait progressivement dodeliner de la tête et perd les idées dans le vague durant les 41 minutes de complaintes lascives que dure l'album.
"You can leave me
on the corner
where you found me
I'm not ***spam*** anymore"
Voici des paroles qui en disent beaucoup sur l'esprit parfois torturé de deux gueules d'anges (ils faut bien l'avouer, elles sont magnifiques!) qui critiquent allègrement l'amour et la religion :
"Jesus loves me
but not my wife
not my nigger friends
or their nigger lives"
Bien que d'apparence enfantines, leurs chansons ne lorgnent pas vraiment du côté 'charmantes têtes blondes'. On sent la fantaisie, certe, mais plus dans une vision mélancolique et 'burtonienne' (salauds de fans!) que dans un déluge hystérique. Il faut bien l'avouer, passe ton chemin, toi qui cherches de la musique pour faire bouger ton popotin : ici, tout n'est que désordre et beauté, fantaisie, calme et voluptée.
Finalement peut être un peu trop homogène, mais tellement ennivrante dans sa sensualité, 'La maison de mes rêves' est devenue réalité.